Mardi soir, un déplacement d’Emmanuel Macron à la maison d’éducation de la Légion d’honneur, à Saint-Denis, a été perturbé par la présence de 300 manifestants. La cote de popularité du chef de l’Etat continue de s’enfoncer à mesure que se prolonge la crise sociale et politique déclenchée par la réforme des retraites : 69 % d’opinions défavorables dans le dernier pointage (7 et 8 avril) du baromètre politique réalisé par Ipsos pour le magazine Le Point. Cette situation pourrait compliquer les déplacements à venir du président de la République, alors que l’agenda d’Emmanuel Macron, après une séquence internationale, fait état d’un retour au contact des Français avec un déplacement ce mercredi en Alsace et jeudi dans l’Hérault.
« Je ne cautionne pas le chahut et les violences, cela n’est pas acceptable mais Emmanuel Macron doit se rendre à l’évidence : les Français ne peuvent plus le voir en peinture », commente le député RN Sébastien Chenu au micro de « Bonjour chez vous » sur Public Sénat. « Il ne va pas être accueilli avec des bouquets de fleurs. La politique qu’il mène est contre le peuple français. Il impose des lois dont les Français, ultra majoritairement, ne veulent pas. »
Ce proche de Marine Le Pen estime qu’Emmanuel Macron a « plongé le pays dans le chaos, dans une impasse sociale et démocratique ». Il fustige également l’allocution donnée lundi soir par le chef de l’Etat : « Il a eu un discours totalement incantatoire, avec des vœux pieux et des choses totalement irréalistes. Il nous dit qu’en un an il va régler le problème des urgences en France. Est-ce qu’il a bien en tête ce que cela veut dire ? Je pense que le Président de la République se moque des Français, c’était un exercice de communication. »
« Élisabeth Borne est totalement grillée »
Emmanuel Macron s’est donné « cent jours » pour relancer l’agenda des réformes. Mercredi 26 avril, la Première ministre Élisabeth Borne, que l’on dit affaibli après la séquence des retraites, détaillera la nouvelle feuille de route de l’exécutif. « Élisabeth Borne nous a montré l’étendue de son incompétence à créer une majorité absolue sur la réforme des retraites, tacle notre invité. « Elle est totalement grillée. Elle a même indiqué à Marine Le Pen, lorsqu’elle l’a reçue, qu’il devait y avoir un ralentissement de l’activité parlementaire parce que l’exécutif n’arrive pas à créer des majorités texte par texte », glisse le député. « Il aurait fallu faire un package : la faire partir avec la réforme des retraites ! », cingle-t-il.
Le nouvel agenda s’annonce complexe à construire sans la participation des partenaires sociaux. Les organisations syndicales refusent toujours de revenir à la table des discussions, du moins pas avant la journée de mobilisation du 1er mai. Tant qu’Emmanuel Macron refuse d’aborder le sujet des retraites, il sera très difficile de remettre les gens autour d’une table pour ouvrir une nouvelle séquence, note Sébastien Chenu. « Il y a un éléphant au milieu de la pièce, qui bloque le dialogue avec les partenaires sociaux, le monde politique et les Français ». À ses yeux, « Emmanuel Macron sous-estime l’impasse dans laquelle il a plongé le pays ».