« Personnellement, je suis contre l’idée d’un service national obligatoire », a affirmé, ce lundi, le président de la Commission des Affaires étrangères et de la Défense du Sénat, Christian Cambon, alors que le gouvernement prévoit d’instaurer un service national universel obligatoire « de 3 à 6 mois ». Il concernerait une classe d’âge soit 600 000 à 800 000 jeunes.
Selon le sénateur, le coût qu’un tel service représente ne pourra être supporté par les Armées. « Ce projet ne peut être financé par la loi de programmation militaire » qui vise à augmenter le budget des Armées à 2% du PIB d’ici à 2022.
« 7000 militaires nécessaires pour encadrer ces jeunes »
La commission des Affaires étrangères et de la Défense commence à travailler sur ce sujet. « Selon nos calculs, il faudrait 7 000 militaires pour encadrer ces jeunes. Or, la loi de programmation militaire prévoit de créer 500 postes par an », rappelle le sénateur. « L’augmentation programmée du budget de la Défense a pour but de reconstruire un modèle d’armée complet, pas de dispenser une partie de l’argent dans ce service. »
« Les soldats ne sont pas demandeurs de ce service civique »
Si Christian Cambon estime que ce service doit être piloté par différents ministères (Education Nationale, Santé, Sport et Jeunesse, Armées), il note que « les soldats ne sont pas demandeurs de ce service civique. Depuis la suppression du service militaire par Jacques Chirac, l’armée s’est professionnalisée, elle n’a pas besoin du contingent. »
« Les citoyens et le Parlement ne sont pas consultés »
Service national obligatoire : "le Parlement et les citoyens sont mis de côté" note le sénateur (LR) Christian Cambon
Dans une tribune du Journal du Dimanche, Christian Cambon a également critiqué la méthode employée par le gouvernement pour mener ce projet. « Si on veut restaurer le service civique, il faut consulter toute la communauté nationale : les jeunes, les familles, les entreprises. Le Parlement est mis de côté et on leur préfère un comité de sages, pas plus qualifiés. »
Un rapport d'experts sera remis au gouvernement le 30 avril.