Depuis sa plainte pour viol et agression sexuelle à l’encontre des réalisateurs Benoît Jacquot et Jacques Doillon, Judith Godrèche est devenue une figure de proue de la lutte contre les violences sexuelles sur les enfants. Moins d’une semaine après son discours remarqué à la cérémonie des César, la comédienne était auditionnée par la délégation aux droits des femmes du Sénat devant laquelle elle a demandé ma mise en place une commission d’enquête sur les violences sexuelles et sexistes dans le cinéma.
« Pour que la parole des acteurs et actrices, des productrices, des producteurs, des techniciens et techniciennes puissent être entendue, il faut qu’ils puissent être vus et crus. Pour l’instant ce sont juste des mots qui font face à un mur qu’il est difficile d’ébranler », a-t-elle expliqué.
L’actrice relate un tournage récent « sur lequel une scripte a démissionné tellement les enfants étaient maltraités. Le tournage ne s’est pas arrêté, c’est la scripte qui est partie […] Le réalisateur leur criait dessus, les horaires n’étaient pas respectés. Les enfants rentraient en larmes ».
Judith Godrèche a rappelé les propositions qu’elle a exposées aux sénateurs. « Il faudrait que la DDASS se déplace sur les tournages, il faudrait qu’il y ait des référents (non payés par la production pour accompagner les enfants). Il ne faut pas que le cinéma soit le jardin de jeu des réalisateurs qui s’amusent à faire ce qu’ils veulent avec les enfants. C’est ce qu’il se passe depuis des années et des années ».