Comme le Royaume-Uni et le Japon, le sport français rêve de s’inscrire dans une nouvelle dimension grâce à l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024. Alors que les athlètes français ont déjà dépassé leur total de médailles des précédents Jeux Olympiques, la question de l’héritage sportif des JO demeure centrale. Pour les sénateurs de la commission culture, éducation et sport, même s’il faut attendre la fin des olympiades, l’accompagnement des athlètes français dans leur préparation est un succès. Reste à pérenniser l’engagement de l’Etat.
La réussite de l’accompagnement des sportifs de haut niveau
« Pour l’instant c’est un sans-faute on ne peut que s’en satisfaire, la question de l’héritage des JO pour les politiques sportives est centrale », affirme Laurent Lafon, sénateur Union Centriste, et président de la commission culture, éducation et sport. Depuis 2016 et la création de l’Agence nationale du sport (ANS), le programme « Ambition bleue » a permis d’assurer un soutien, notamment financier, à quelques centaines d’athlètes de haut niveau.
Partant du constat d’un modèle sportif à la peine, le programme, lancé en octobre 2020 a permis d’assurer une garantie de revenus à hauteur de 40 000 euros brut annuel. « Le premier enseignement est que les dispositifs mis en place à l’échelle de l’ANS sont payants, les sportifs semblent avoir bénéficié de l’accompagnement de l’Etat et les athlètes ont pu se concentrer sur la préparation des Jeux Olympiques », se réjouit Michel Savin, sénateur de l’Isère et chef de file LR sur les questions sportives. En 2024, l’ANS a pu compter sur un budget de 114 millions d’euros, en augmentation de 68 % par rapport à 2023, pour le programme « haute performance ». « Il faut faire durer cet élan. Pour certains sports, les JO sont l’unique fenêtre d’exposition, cela doit permettre de faire venir les gens vers des sports moins médiatisés », estime Michel Savin.
« L’engouement provoqué par les JO, réellement populaire, doit donner naissance à un accès facilité au sport »
L’une des principales retombées pourrait concerner les adhésions à des clubs de sports et l’augmentation du nombre de licenciés. Les fédérations ne pouvant se reposer sur les retombées financières des JO, le « principal soutien se fait à travers l’augmentation du nombre d’adhésions à des clubs et par le paiement des cotisations », rappelle Laurent Lafon. « L’engouement provoqué par les JO, réellement populaire, doit donner naissance à un accès facilité au sport », continue le sénateur. Au-delà du renforcement des performances de haut niveau, l’organisation des Jeux Olympiques doit également permettre de favoriser la pratique sportive partout en France. Les sénateurs rendront d’ailleurs leur rapport sur la pratique du sport à l’école en septembre.
Un investissement sur la durée ?
« Maintenant, il faut que l’Etat suive dans la durée et maintienne son soutien au niveau des fédérations », pointe Michel Savin. Les questions de l’accès aux infrastructures sportives et de leur développement restent centrales. En effet, 82,3 % des équipements sportifs appartiennent aux collectivités territoriales, notamment aux communes. « A ce niveau, il y a besoin d’un véritable effort de l’Etat, ce sont ces équipements qui permettent de faire découvrir des sports et d’encourager la pratique physique. Mais pour l’instant, le gouvernement a décidé de geler 50 % des crédits destinés à la construction d’équipements sportifs structurants », constate Michel Savin. Initialement une enveloppe de 50 millions était destinée à soutenir les collectivités territoriales dans la construction d’équipements structurants comme des gymnases, des piscines, des terrains synthétiques. Tombée à 25 millions d’euros pour 2024, l’enveloppe pourrait se révéler insuffisante pour construire les 5 000 équipements supplémentaires prévus dans le cadre du plan « Génération 2024 ».