Suite à trois recours déposés contre le choc des savoirs, dont un par la sénatrice écologiste Monique de Marco, le rapporteur public du Conseil d’Etat demande d’annuler la mise en place des groupes de niveau au collège, soit le cœur de la réforme portée par Gabriel Attal. S’il faut encore attendre la décision du Conseil d’Etat, son avis pourrait être suivi.
« J’ai vu beaucoup de sportifs tomber » quand Nelson Monfort raconte la « petite mort des sportifs ».
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Depuis 30 ans il a assisté aux plus belles compétitions, commenté les plus belles courses de sprint, et accueilli les mots de victoire des plus grands champions. Usain Bolt, Marie-José Pérec, Carl Lewis, ce sont tous un jour retrouvé à son micro pour parler de leurs records, ou de leurs échecs. Une silhouette et un timbre de voix qui ont fait de Nelson Monfort un journaliste à part, et avec une méthode bien à lui, faite de proximité et de distance.
« Je n’ai jamais cherché à célébrer la troisième mi-temps des sportifs de haut niveau. C’est leur moment ce n’est pas le mien » lance-t-il avant de détailler « Je n’ai jamais cherché à taper dans le dos des joueurs et les rares fois où je pouvais difficilement dire non, je ne me sentais pas à ma place » lors de la troisième mi-temps.
Garder la distance avec les sportifs
Celui qui se décrit lui-même comme un « passeur d’émotions », reste fasciné par les champions et leur capacité à répondre présent le jour de la compétition. Mais si la fascination est intacte il n’a jamais cherché à devenir l’ami des joueurs : « C’est exactement la même chose pour les artistes : leur moment, c’est le moment où ils sont sur scène où ils peuvent vous apporter le meilleur de ce qu’ils sont. Je n’ai jamais été fan de voir les artistes dans leurs loges ». Pour le journaliste les compétiteurs montrent ce qu’ils ont de meilleurs sur les pistes, dans les stades, dans l’enceinte sportive mais pour lui « après vous ne pouvez quasiment, qu’aller au-devant de déceptions » ajoute-t-il.
La difficile fin de carrière des sportifs de haut niveau
Celui qui a commencé sa carrière voilà plus de trente ans connaît mieux que personne la vie des sportifs. Côté pile quand ils sont sur le podium, mais aussi côté face, quand la vie sportive s’arrête du jour au lendemain. Une période que certains qualifient de « petite mort ».
« A la fin d’une carrière de sportif, la lumière s’éteint très vite » Nelson Monfort
Pour Nelson Monfort, à la fin de leur carrière, ce n’est pas seulement la question de la rémunération qui pose problème « C’est surtout qu’il n’y a plus la lumière et la lumière s’éteint très vite, elle ne s’éteint pas progressivement. La petite mort c’est ça. » décrit-il avec tristesse, avant d’ajouter qu’il a « vu beaucoup des sportifs tomber. » Et de citer l’exemple du champion olympique de saut à la perche Pierre Quinon qui s’est suicidé. « A la fin de sa vie », détaille-t-il « celui qui avait été médaille d’or en 1984 au JO de Los Angeles vendait des poulets sur des aires d’autoroutes » se souvient-il.
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