IVG dans la Constitution : « L’IVG peut être menacée en France », estime la sénatrice centriste Dominique Vérien

À rebours du positionnement d'une partie de la majorité sénatoriale et de Gérard Larcher, la sénatrice centriste Dominique Vérien, à la tête de la délégation aux droits des femmes, soutient la constitutionnalisation du droit à l’avortement.
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

L’Assemblée nationale débat ce mercredi de l’inscription du droit à l’avortement dans la Constitution, avant une convocation du Parlement en Congrès le 5 mars. Si le texte doit être adopté sans encombre au Palais Bourbon, son parcours risque d’être bousculé du côté du Sénat, sans l’aval duquel une réforme constitutionnelle ne peut aboutir.

Non seulement une partie de la majorité sénatoriale de droite et du centre n’adhère pas à la formulation retenue par l’exécutif, mais en plus le président de la Chambre haute, Gérard Larcher, a exprimé publiquement son opposition à une telle révision constitutionnelle, estimant d’une part que le l’IVG n’était pas menacée en France, d’autre part que le texte fondamental qui régit les institutions de la Cinquième République n’a pas vocation à devenir « un catalogue de droits sociaux ».

Une appréciation que ne partage pas la sénatrice centriste Dominique Vérien, présidente de la délégation aux droits des femmes et à l’égalité des chances entre les hommes et les femmes, favorable à cette réforme. « On a intégré en 2007 dans la Constitution l’abolition de la peine de mort, la Charte de l’environnement, la parité homme-femme dans les élections… ce sont autant d’éléments de société », relève l’élue au micro de Public Sénat.

Un « coffre-fort » constitutionnel

« On n’a probablement pas les mêmes informations. Mais objectivement, je crois que l’IVG peut être menacée », poursuit Dominique Vérien. « On voit bien qu’il y a des mouvements qui s’organisent, partout en Europe. Je ne vois pas pourquoi la France ne serait pas touchée et d’ailleurs elle est touchée. En septembre, il y a eu une grande campagne de communication avec des [affiches] collées sur des Vélib’ par ceux qui se disent pro-vie », veut rappeler la sénatrice.

« On voit que ce droit régresse partout dans le monde. La France pourrait revenir en arrière. La Constitution n’est peut-être pas le meilleur des coffres-forts mais je n’en ai pas trouvés d’autre pour sanctuariser le fait que les femmes soient libres de leurs corps », explique-t-elle.

Elle se dit néanmoins « confiante » sur les chances d’aboutissement de la réforme au Sénat. « Je ne vends jamais la peau de l’ours avant de l’avoir tué, mais j’espère que cela va passer. »

Dans la même thématique

IVG dans la Constitution : « L’IVG peut être menacée en France », estime la sénatrice centriste Dominique Vérien
8min

Société

Définition pénale du viol : « Le droit français n’est plus adapté »

La délégation aux droits des femmes du Sénat organisait une matinée de débat autour de l’opportunité d’introduire la notion de consentement dans la définition pénale du viol. Pour la majorité des intervenants, cette notion est partout dans l’enquête et dans la procédure, sauf dans la loi.

Le

PARIS: Murs en miroirs pour dissimuler les travaux de la Fondation Cartier
3min

Société

[Info Public Sénat] Le rapporteur public du Conseil d’Etat demande l’« annulation » des groupes de niveau au collège

Suite à trois recours déposés contre le choc des savoirs, dont un par la sénatrice écologiste Monique de Marco, le rapporteur public du Conseil d’Etat demande d’annuler la mise en place des groupes de niveau au collège, soit le cœur de la réforme portée par Gabriel Attal. S’il faut encore attendre la décision du Conseil d’Etat, son avis pourrait être suivi.

Le

IVG dans la Constitution : « L’IVG peut être menacée en France », estime la sénatrice centriste Dominique Vérien
3min

Société

« Bruno Retailleau a eu tort de parler de suppression des aides sociales » en cas de condamnation, assure Marie-Arlette Carlotti

Ce mardi, Marie-Arlette Carlotti, sénatrice socialiste des Bouches-du-Rhône, était invité de la matinale de Public Sénat. Membre de la commission d’enquête sur le narcotrafic, elle est revenue sur les mesures présentées vendredi dernier par Bruno Retailleau et Didier Migaud dans le cadre de leur plan de lutte contre le trafic de drogue.

Le