Immigration : des associations dénoncent l’adoption au Sénat d’une « préférence nationale déguisée » sur les prestations sociales

Immigration : des associations dénoncent l’adoption au Sénat d’une « préférence nationale déguisée » sur les prestations sociales

Onze organisations associations ont dénoncé dans un communiqué commun ce 19 mars l’adoption la veille au Sénat d’une proposition de loi qui allonge la durée de résidence nécessaire au versement de plusieurs prestations sociales pour les étrangers.
Rédaction Public Sénat

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Plusieurs grands noms du monde caritatif ne décolèrent pas, au lendemain de l’adoption au Sénat d’une proposition de loi de la sénatrice LR Valérie Boyer. Le texte durcit les conditions d’accès aux aides sociales pour les ressortissants étrangers. Ils devront être titulaires d’un titre de séjour depuis au moins deux ans, avant qu’ils ne puissent bénéficier des prestations familiales, de l’aide personnalisée au logement (APL) et de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA).

Dans un communiqué commun, onze organisations, dont Emmaüs, Médecins du Monde ou le Secours Catholique, dénoncent l’adoption « préférence nationale déguisée » sur les prestations sociales, évoquant une mesure contrevenant aux « principes constitutionnels ».

Une entorse aux principes constitutionnels et aux engagements internationaux du pays, selon les 11 signataires

Le communiqué souligne qu’en « introduisant des critères discriminatoires dans l’accès aux prestations », la proposition « crée une inégalité de traitement entre citoyen·nes français·es et résident·es étranger·es en situation régulière ». De quoi contrevenir, selon eux, à la Constitution mais aussi aux « engagements internationaux de la France en matière d’accès aux droits fondamentaux ».

Les signataires, qui comprennent également le collectif Alerte, la Cimade ou encore la Fondation pour le logement des défavorisés (ex-Abbé Pierre), qui appellent au retrait de la proposition de loi.

Si cette mesure « est confirmée par un vote à l’Assemblée nationale, ce sera une rupture majeure d’égalité », affirme cette douzaine d’acteurs engagés dans les actions de solidarité. « Privées de prestations sociales essentielles pour l’accès au logement et aux biens de première nécessité, de nombreuses familles, enfants et personnes âgées plongeraient dans la précarité. »

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