Un jour de deuil national aura lieu, lundi 23 décembre, en hommage aux victimes du cyclone Chido qui a dévasté l’archipel la semaine dernière. A 11 heures, tous les Français seront notamment invités à se recueillir.
Laurence Rossignol plaide pour des quotas dans les grandes écoles afin de lutter contre les violences sexuelles
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Une enquête interne de Polytechnique, à laquelle Le Monde a eu accès, révèle que près d’une étudiante sur quatre interrogée déclare avoir été victime d’une agression sexuelle dans le cadre de leur scolarité, tandis que onze jeunes femmes disent avoir été victimes de viol ou de tentatives de viol entre 2018 et 2022. Des faits qui dépassent largement « des affaires de comportements désinhibés » pour Laurence Rossignol, sénatrice socialiste et membre de la délégation aux droits des femmes : « Ces écoles sont des machines à produire des personnes qui feront partie des élites, il y a de véritables enjeux. Et dans ces écoles qui forment à entrer dans des lieux de pouvoir masculins, les violences sexistes et sexuelles sont des armes de dissuasion vis-à-vis des filles qui pourraient y entrer. »
« Les violences sexuelles ce sont des marques d’hostilité pour signifier aux filles qu’elles ne sont pas les bienvenues »
D’après l’ancienne ministre des Familles, de l’Enfance et des Droits des femmes, il y a « un lien entre la résistance à la féminisation des lieux de pouvoir et l’usage des violences sexistes et sexuelles comme arme de dissuasion. » Le « faible nombre de filles qui se présentent à ces concours est assez éloquent », ajoute-t-elle. Effectivement, en l’occurrence, seules 17 % des élèves de Polytechnique sont des femmes : « On peut faire toutes les campagnes d’information, de communication, ça ne bouge pas. Les filles ne se présentent pas à Polytechnique parce que ce sont des lieux hostiles. Les violences sexuelles, la misogynie, ce sont des marques d’hostilité pour leur signifier qu’elles ne sont pas les bienvenues. » Laurence Rossignol dresse un constat « d’échec de la pédagogie de la féminisation », et qu’après « 40 ans à s’émouvoir de la faible proportion de filles dans ces écoles, on peut se dire qu’on a fait le tour de l’incitatif. »
Dans un tweet, la sénatrice en appelle à mettre en place des quotas de mixité : « Démasculiniser ces lieux est une condition pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles. La mixité est toujours le meilleur moyen. » Pourtant nombre des révélations autour des violences sexistes et sexuelles dans les grandes écoles concernent des écoles de commerce, beaucoup plus féminisées. « Je ne dis pas que la mixité est une solution universelle mais c’est a minima une condition », répond la sénatrice socialiste, qui poursuit : « Il y a des écoles où les filles ont beaucoup de mal à faire changer la culture d’une école, et il n’y a de toute façon jamais de solution miracle. » D’autant plus qu’au-delà de la question des violences sexuelles, « c’est un vrai problème pour la France qu’il y ait si peu de filles dans les écoles d’ingénieurs, qui se passent des femmes. Cela pose des problèmes de formation, de niveau, de compétences. »