La situation des gendarmes diffère selon le territoire sur lequel agissent les brigades. En zone rurale, la mission des gendarmes relève parfois davantage d’une mission de « proximité publique » que de sécurité publique. Querelles de voisinage et disputes familiales rythment alors la journée des agents.
Le rapport citoyen / gendarme
La fermeture des services publics en zone rurale peut expliquer une partie de l’évolution des missions des gendarmes. Les bureaux de poste sont remplacés par des « relais poste » tenus par des commerçants, les maternités ferment et avec elles les écoles… Le lien entre les habitants se tend, les rapports se durcissent. Les habitants ont recours aux gendarmes, parfois seuls représentants de l’État pour répondre à leurs demandes. Kevin Jorcin, sous-officier de gendarmerie l’affirme : « on consomme le service public comme on consomme un produit alimentaire ».
Élus et gendarmes : une relation nécessaire mais compliquée
Hélène Obissier, maire d’une petite commune en Normandie estime que la relation entre l’élu et le gendarme est primordiale dans les communes rurales. Celle qui est aussi membre de l’association des amis de la gendarmerie peut se targuer d’entretenir une bonne relation avec les gendarmes. C’est l’élu qui doit aller au-devant des attentes et des besoins des citoyens. Une affirmation qui ne semble pas se valoir sur l’ensemble du territoire national : Kevin Jorcin rappelle que « le premier interlocuteur, c’est le gendarme », et non l’élu local.
Les gendarmes : assistantes sociales de la République ?
Le travail pour les élus serait double : maintenir un service public dans sa commune malgré la baisse des dotations et aller à la rencontre des habitants pour s’enquérir des problèmes, des attentes et intervenir en amont des gendarmes.
Des conditions de travail compliquées
Entre travail de terrain et paperasse administrative, le temps de travail des gendarmes se divise en deux, sans pour autant gagner en efficacité. François Grosdidier, sénateur (LR) de Moselle qui a travaillé sur cette question indique que « les deux tiers du temps de travail des gendarmes sont administratifs ». Le premier objectif serait donc d’alléger la procédure administrative pour permettre aux agents de passer plus de temps sur le terrain.
François Grosdidier pointe dans son rapport plusieurs autres changements nécessaires. Le matériel se détériore et notamment les véhicules de fonction « qui ne passeraient pas le contrôle technique » estime le sénateur. Baisse des conditions matérielles, distance avec les élus et éloignement du cœur de métier : la gendarmerie, parfois dernier rempart du service public en zone rurale doit pouvoir évoluer. Les problèmes sont connus, les gendarmes demandent maintenant des solutions.