Suite à trois recours déposés contre le choc des savoirs, dont un par la sénatrice écologiste Monique de Marco, le rapporteur public du Conseil d’Etat demande d’annuler la mise en place des groupes de niveau au collège, soit le cœur de la réforme portée par Gabriel Attal. S’il faut encore attendre la décision du Conseil d’Etat, son avis pourrait être suivi.
« Femmes SDF, sans toit, ni droits » : un documentaire à voir sur Public Sénat
Par Samia Dechir
Publié le
Lorsque nous rencontrons Edwige à Paris, cela fait 12 jours qu’elle est à la rue. Arrivée illégalement de Côte d’Ivoire, elle a d’abord été hébergée chez sa sœur, qui l’a finalement mise dehors après une dispute. Sans personne vers qui se tourner, elle passe ses premières nuits dans le métro, puis sur le parvis de la gare du Nord. « Je n’ai pas dormi, j’avais peur, c’était la première fois [que je dormais] dehors, et avec les jeunes qui circulaient, j’avais peur des agressions et puis du viol surtout ».
Les équipes du 115 face au manque de places d’hébergement
Malgré ses appels quotidiens au 115, Edwige n’a toujours pas trouvé de place en hébergement d’urgence. Comme elle, des milliers de personnes restent chaque jour sur le carreau. Pour mesurer la pénurie, la sénatrice Agnès Evren s’est rendue au centre d’appel du 115 de Seine-Saint-Denis. Sur plus de 1500 appels quotidiens, les équipes ne peuvent en décrocher que 400. Et n’ont parfois que deux places à offrir par jour, pour plus de 500 personnes à la rue.
Face à la pénurie de places, la préfecture a défini des critères de priorité. Théoriquement, les femmes enceintes de sept mois, ou celles avec un bébé de moins de trois mois, sont prioritaires dans l’accès à l’hébergement d’urgence. Mais même pour elles, le 115 n’a pas toujours de places. Certaines trouvent refuge à l’hôpital Delafontaine à Saint-Denis. La maternité refuse de les mettre à la rue.
Pour la première fois, l’établissement a ouvert les portes du service à une équipe de télévision. Au moment de notre visite, il hébergeait quatre femmes enceintes, et dix en suite d’accouchement. Parmi elles, une jeune femme et son bébé de trois jours. « C’est dans la rue que je suis tombée enceinte. J’ai eu des contractions, j’ai appelé le 15, c’est eux qui m’ont conduit à l’hôpital Delafontaine, parce que c’était urgent. Donc je suis venue là, j’ai accouché. Je ne sais pas où aller avec ma fille, donc je suis inquiète, c’est un peu difficile. »
Le documentaire « Femmes SDF, sans toit ni droits » réalisé par Samia Dechir, est diffusé samedi 3 mars à 18h30.
Pour aller plus loin