Euro de foot, Débarquement, festivals… Ces événements qui compliquent la sécurisation des JO

Auditionné au Sénat ce 5 mars, Gérald Darmanin a détaillé le dispositif de sécurité qui sera déployé dans le cadre des jeux Olympiques. « Pour nous, les JO c’est du 8 mai jusqu’à mi-septembre », explique le ministre de l’Intérieur dont les services seront aussi mobilisés lors des nombreux autres événements prévus cet été.
Rose Amélie Becel

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Festivals de musique, manifestations culturelles, commémorations… Cet été, la mobilisation du ministère de l’Intérieur ne s’arrêtera pas à la sécurisation des jeux Olympiques, organisés du 26 juillet au 11 août, et Paralympiques, qui auront lieu du 28 août au 8 septembre.

Auditionné ce 5 mars dans le cadre de la mission d’information sur les JO, Gérald Darmanin n’a pas manqué de rappeler aux sénateurs : « Pour nous, les JO c’est du 8 mai jusqu’à mi-septembre. »

« Il n’y a jamais eu une telle concentration d’événements »

Le ministre de l’Intérieur a donc présenté aux élus le calendrier des événements qui mobiliseront les forces de l’ordre sur cette période de plusieurs mois. Des événements estivaux habituels, comme le Tour de France dont l’arrivée le 21 juillet a été déplacée à Nice, les célébrations du 14 juillet à Paris qui auront lieu entre Vincennes et la place de la Nation et non pas sur la traditionnelle avenue des Champs-Élysées. « L’intégralité des festivals sont maintenus », a également précisé Gérald Darmanin.

Mais le ministre a aussi annoncé que ses services étaient mobilisés sur « deux événements extraordinaires » : « Le 80ème anniversaire du Débarquement de Normandie et le 80ème anniversaire du Débarquement de Provence, qui vont nous occuper pendant le mois de juin avec la présence de la plupart des chefs de l’État de pays étrangers ». Le programme des commémorations, dévoilé ce mercredi par l’Élysée, prévoit de nombreux événements dès le mois d’avril et jusqu’à fin novembre.

Gérald Darmanin a également tenu à mentionner la question de l’Euro de football, organisé en Allemagne du 14 juin au 14 juillet prochain. « Si la France est en finale, ce que nous espérons tous, il y aura des fan-zones et des retransmissions du match », a-t-il précisé. « Il n’y aura jamais eu une telle concentration d’événements », a conclu le ministre.

Gérald Darmanin anticipe « une menace contestataire » et des « scénarios critiques »

En plus de ces événements prévus à l’avance, le ministère a également « anticipé un certain nombre de scénarios critiques : des mégafeux, la situation migratoire dans le Nord de la France ou à la frontière des Alpes Maritimes, un acte terroriste qui se déroulerait ailleurs… ». Pour faire face à ces situations imprévisibles, Gérald Darmanin a indiqué que « des unités de réserve, qui ne seront pas prises sur le dispositif de sécurité des JO », pourront être déployées en urgence.

En parallèle, le calendrier des événements listé par le ministre prend également en compte « une menace contestataire ». « Le week-end précédant la cérémonie d’ouverture des JO, il y aura le deuxième “rendez-vous de Sainte-Soline”, qui va particulièrement mobiliser la gendarmerie nationale », a précisé Gérald Darmanin, en référence à la mobilisation contre les mégabassines prévue dans le Poitou les 20 et 21 juillet.

La sénatrice socialiste Marie-Pierre de La Gontrie, rapporteure de la mission d’information sur les JO avec Agnès Canayer (LR), a également interrogé le ministre sur l’encadrement d’éventuelles manifestations d’opposants à l’organisation des jeux Olympiques. Le préfet de police de Paris Laurent Nunez, présent lors de l’audition, a indiqué que ses services « réfléchissaient à un endroit où nous concentrerions, à condition qu’elles soient compatibles, les manifestations qui seraient déclarées ».

Un « accord social » conclu avec les syndicats

Pour garantir la sécurisation de tous ces événements, les forces de l’ordre seront mobilisées tout l’été. « Je vais refuser, ce qui n’a jamais été fait pour un chef d’administration, des congés entre mi-juillet et mi-août. Ce n’est pas facile à faire pour des gens qui travaillent très dur et qui ont besoin de voir leur famille », a concédé Gérald Darmanin. Le ministre a également indiqué que tous les réservistes seraient mobilisés, ainsi que les élèves des écoles de police et de gendarmerie.

Pour compenser cette demande de mobilisation, le ministre de l’Intérieur a affirmé avoir conclu « un accord social avec les syndicats de police et avec les syndicats des agents de préfecture ». Les agents mobilisés en Ile-de-France recevront une prime de 1900 euros, les autres pourront toucher une prime d’un montant inférieur, « selon leur capacité à être mobilisés exceptionnellement ». Les heures supplémentaires seront payées « directement ». Enfin, « grâce à l’action sociale du ministère et aux collectivités », un accompagnement sera proposé pour les familles monoparentales, avec par exemple l’ouverture de crèches.

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