Un suivi approprié aux particularités de chacun
Dans sa classe, disposées sur les tables, des feuilles d’exercices attendent les enfants partis en récréation. Pendant que l’enseignante se concentrera sur quelques élèves en difficulté, le reste de groupe travaillera en autonomie avec des travaux adaptés à leur niveau : un texte à remplir, quelques mots sur des cartes… Le faible effectif de la classe, quinze élèves, permet à l’institutrice de proposer des exercices personnalisés à chacun. Résultat : « Le dispositif nous permet de mieux faire rentrer dans la lecture des élèves qui autrement n’auraient pas réussi à raccrocher », analyse la jeune femme.
Une analyse que confirme Nicolas Binet. Désormais éducateur spécialisé, le jeune homme de 30 ans a arrêté l’école en première. Intimidé par la classe et manquant de confiance en lui, il n’osait pas alerter les professeurs sur ses difficultés. « Quand on n’a pas le niveau et qu’on patauge, on ne se voit pas dire qu’on n’a pas le niveau … C’est comme ça que j’ai décroché, petit à petit. »
Une mesure intéressante mais pas miraculeuse
Pour autant, le dédoublement n’est pas une recette magique, nuance Julie Meunier. « C’est une bonne chose, mais d’un point de vue national, les résultats ne sont pas très significatifs, observe l’enseignante. Je suis incapable de vous dire si l’ensemble de mes quinze élèves progresse davantage. Ce qui joue vraiment sur les progrès, ce sont les changements de pratiques, de manuels, ou de méthodes… » En revanche, un autre bénéfice est à souligner. « Le dédoublement nous permet de mieux vivre la classe », confirme la professeure des écoles. « Je ne voudrais pas revenir en arrière » conclut-elle.
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