La branche énergie de la CGT menace toujours de coupures d’électricité les élus qui soutiennent la réforme des retraites. Une forme d’intimidation qui soulève de vives critiques au sein de la classe politique. Invité ce mardi 31 janvier de la matinale de Public Sénat, à quelques heures du coup d’envoi de la seconde journée de mobilisation intersyndicale, le secrétaire national du Parti communiste Fabien Roussel a voulu relativiser la menace : « Aujourd’hui, cela ne s’est pas produit », a-t-il relevé. « Mais peut-être que si des permanences d’élus sont coupées une heure ou deux, alors ils vivront 'vis ma vie', c’est-à-dire ce que vivent 12 millions de Français en précarité énergétique ».
Fabien Roussel a surtout voulu saluer les opérations dites « Robin des bois », menées depuis plusieurs jours par les syndicalistes du secteur de l’énergie. « Pour attirer l’attention sur la réforme, ils font le choix de mettre l’électricité gratuite dans les services publics. D’abord, je retiens cela. Ils remettent l’électricité à des gens à qui on l’a coupée alors que nous sommes en trêve hivernale », a-t-il pointé. « À Sébastien Menesplier [le secrétaire général de la fédération nationale mines-énergie CGT, ndlr], je décerne la légion d’honneur pour assistance à personnes en danger. Bravo ! »
« La mobilisation dans les sous-préfectures et les villes moyennes m’interpelle »
Concernant cette nouvelle journée de mobilisation contre la réforme des retraites, syndicats et partis de gauche espèrent faire au moins aussi bien que le 19 janvier, et franchir à nouveau la barre du million de manifestants dans les rues, ce qui confirmerait la possibilité d’un ancrage dans la durée du rapport de force avec le gouvernement. « On a des signes qui nous disent qu’il y aura plus de monde dans la rue, le nombre de bus affrétés notamment. La mobilisation dans les sous-préfectures et les villes moyennes m’interpelle », glisse Fabien Roussel, pour qui Emmanuel Macron « sous-estime la détermination des Français qui rejettent de plus en plus la réforme ».
Alors que les appels à la grève devraient être particulièrement suivis dans les transports, les raffineries et les établissements scolaires, Fabien Roussel appelle également les artisans et les petits commerçants à se mobiliser en fermant boutique. « Si pendant 24 heures ou 48 heures les rideaux sont fermés sur la France, c’est peut-être le seul moyen que nous avons pour nous faire entendre du gouvernement et obtenir le retrait de cette réforme. Il vaut mieux fermer les rideaux deux jours plutôt que de perdre deux ans dans sa vie », pointe le député du Nord. « La puissance du mouvement que nous allons faire grandir dans le pays déterminera la réaction du gouvernement. La puissance de ce mouvement peut nous faire gagner. Nous pouvons faire reculer Emmanuel Macron. Il faut se dire que la victoire est à portée de main ».
« Plusieurs centaines » de mairies symboliquement fermées ce mardi
Fabien Roussel est également à l’origine de l’appel lancé aux mairies de fermer leurs portes quelques heures ce mardi, afin de permettre aux agents municipaux qui le souhaitent d’aller manifester. Selon le leader communiste, elles devraient être « plusieurs centaines » à suivre le mouvement. « Que l’on ne vienne pas me dire que c’est une atteinte à la continuité des services publics. Bien souvent, les agents qui ne font pas grève continuent de travailler. Si un service municipal ne fonctionne pas, c’est tout simplement parce que les agents exercent leur droit de grève et ça, personne ne peut le remettre en cause », conclut-il.