Confinement J+16 : « Avec cette crise, j’espère qu’on relocalisera certaines productions… » espère cet agriculteur

Confinement J+16 : « Avec cette crise, j’espère qu’on relocalisera certaines productions… » espère cet agriculteur

Le quotidien de Bruno Cardot, céréalier dans l’Aisne n’a pas beaucoup changé depuis le début du confinement. Mais il ne faudrait pas que cela dure au-delà de la moisson de juillet ou bien que les chauffeurs routiers fassent jouer massivement leur droit de retrait. En attendant un retour à la normale, l’agriculteur se veut optimiste et espère que de cette crise, il en sortira du positif.
Marie Bremeau

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Il s’apprête à planter la fécule de pomme de terre presque comme si de rien n’était. Le quotidien de Bruno Cardot, céréalier à Saint Quentin dans l’Aisne n’a quasiment pas changé, « hormis l’attestation et la carte d’identité qui ne me quittent plus ». Mais ça c’est le cas pour tous les Français. Jusqu’à présent, la météo est plutôt clémente. Aucune de ses machines agricoles n’est tombée en panne et c’est tant mieux car les mécaniciens se font rares et les
livraisons des pièces sont compliquées.

Un début de saison presque normal

Pas de quoi vraiment s‘inquiéter pour cet éternel optimiste. Même s’il sait que la réalité est bien plus sombre pour ses collègues maraîchers. Sur l’arrondissement de Saint Quentin, ce confinement et cette crise sanitaire favorise même l’entraide, la solidarité. Une sorte de bourse agricole est en train de voir le jour. Un moyen pour les agriculteurs de prêter ou de louer des machines quand certaines tombent en panne. Au rayon des bonnes nouvelles, il y a même le prix de son carburant, qui est passé de 75 à 52 centimes…

Pour le moment, la logistique suit mais jusqu’à quand ?

Là ou ses inquiétudes se font sentir, c’est du côté des transporteurs. « Pour le moment, la logistique suit mais si les chauffeurs routiers décident de faire jouer leur droit de retrait, cela aura forcément un impact important sur mon activité. Cela veut dire plus d’engrais, plus de marchandises… » Face à l’incertitude, Bruno Cardot préfère pour le moment chasser les idées noires. L’agriculteur compte même sur un changement des mentalités, des modes de consommation. « Il y a peu, on parlait encore beaucoup d’agribashing, maintenant on est dans l’agriloving. J’espère que cela va durer. » L’agriculteur rêve en grand et imagine un scénario qui finit plutôt bien. « J’espère qu’à la fin, les Français ne seront pas amnésiques, qu’ils continueront à acheter français, à consommer local. Peut-être même qu’on relocalisera certaines productions...

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