Nice Promenade des Anglais

Attaque d’Annecy : un réfugié peut-il circuler légalement en Europe ?

L’attaque au couteau d’Annecy a suscité des réactions politiques autour des questions migratoires et du droit d’asile. Pourtant, l’assaillant, un réfugié syrien ayant obtenu l’asile en Suède, est entré légalement sur le territoire français. Selon les conditions de son entrée sur le territoire, il aurait pu faire l’objet d’une « remise Schengen » aux autorités suédoises, ou d’une OQTF.
Public Sénat

Temps de lecture :

2 min

Publié le

Mis à jour le

Après l’attaque au couteau à Annecy par un demandeur d’asile syrien, et en référence aux propositions de loi de la droite, Bruno Retailleau, le président du groupe LR au Sénat, a appelé à traiter les demandes d’asile « en dehors du territoire national » et Olivier Marleix propose de mettre enfin « un coup d’arrêt à l’immigration de masse. »

Espace Schengen : la libre-circulation des personnes, et donc des réfugiés

Seulement, Elisabeth Borne a ensuite annoncé que l’assaillant était un Syrien bénéficiant du statut de réfugié en Suède. D’après les informations de la presse en fin d’après-midi, Abdalmasih H. (32 ans) est bien de nationalité syrienne et vit en Suède depuis 2013, où il est marié, a un enfant, et a obtenu le statut de réfugié et un titre de séjour valable jusqu’en 2025.

L’Union Européenne autorisant la libre circulation des personnes sur son territoire, un réfugié – qui se trouve donc sur le territoire de son pays d’accueil en situation régulière – peut circuler dans l’espace Schengen, sous certaines conditions, notamment pour les séjours inférieurs à trois mois. Pour les séjours de plus de trois mois, les réfugiés doivent demander un visa au pays concerné.

L’assaillant résidait-il légalement sur le territoire français ?

En l’espèce, le professeur de droit public Serge Slama, spécialiste des questions migratoires, a expliqué sur Twitter que l’assaillant était donc entré légalement en France. Celui-ci avait introduit une demande d’asile en novembre 2022, que l’OFPRA avait déclaré irrecevable puisqu’il bénéficiait déjà d’un statut de réfugié dans un autre pays de l’Union Européenne.

Il aurait eu un mois pour faire appel de cette décision, mais ne bénéficiait plus du « droit au maintien sur le territoire » après cette décision d’irrecevabilité, précise le juriste. D’après lui, il aurait donc pu faire l’objet d’une « remise Schengen » aux autorités suédoises, ou bien d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF), selon les conditions de son entrée sur le territoire français.

Dans la même thématique

Attaque d’Annecy : un réfugié peut-il circuler légalement en Europe ?
8min

Société

Définition pénale du viol : « Le droit français n’est plus adapté »

La délégation aux droits des femmes du Sénat organisait une matinée de débat autour de l’opportunité d’introduire la notion de consentement dans la définition pénale du viol. Pour la majorité des intervenants, cette notion est partout dans l’enquête et dans la procédure, sauf dans la loi.

Le

PARIS: Murs en miroirs pour dissimuler les travaux de la Fondation Cartier
3min

Société

[Info Public Sénat] Le rapporteur public du Conseil d’Etat demande l’« annulation » des groupes de niveau au collège

Suite à trois recours déposés contre le choc des savoirs, dont un par la sénatrice écologiste Monique de Marco, le rapporteur public du Conseil d’Etat demande d’annuler la mise en place des groupes de niveau au collège, soit le cœur de la réforme portée par Gabriel Attal. S’il faut encore attendre la décision du Conseil d’Etat, son avis pourrait être suivi.

Le

Attaque d’Annecy : un réfugié peut-il circuler légalement en Europe ?
3min

Société

« Bruno Retailleau a eu tort de parler de suppression des aides sociales » en cas de condamnation, assure Marie-Arlette Carlotti

Ce mardi, Marie-Arlette Carlotti, sénatrice socialiste des Bouches-du-Rhône, était invité de la matinale de Public Sénat. Membre de la commission d’enquête sur le narcotrafic, elle est revenue sur les mesures présentées vendredi dernier par Bruno Retailleau et Didier Migaud dans le cadre de leur plan de lutte contre le trafic de drogue.

Le