Ce matin, la proposition de loi « visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur » a été adoptée par la commission des affaires économiques du Sénat. Elle prévoit des assouplissements sur les pesticides et le stockage de l’eau, et entend calmer les tensions entre les agriculteurs et l’Office français de la biodiversité.
Abnousse Shalmani reproche à la gauche d’avoir « abandonné l’amour de la patrie et le patriotisme »
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« Je n’ai jamais su me définir autrement que française ». Celle qui a grandi en Iran est profondément attachée à la culture de la France. Et pourtant, elle observe une lente musique qui monte en Occident, « une sorte de crise, d’état de détestation de lui-même ». Tant et si bien que la gauche a fini par abandonner « l’amour de la patrie et le patriotisme ».
« L’amour de la culture française est désormais entre les mains de l’extrême droite qui laisse de côté le « savoir vivre » de l’Occident, son « savoir penser », et le réduit « de plus en plus à une lutte identitaire ». Une lutte qui « tue ce qui fait l’essence même de la culture occidentale » : « la liberté et l’ouverture ».
Naturalisée en 2009, celle qui se définit volontiers comme une « métèque heureuse », porte avec fierté sa nationalité française. Si la gauche rejette le patriotisme, Abnousse Shalmani a choisi son camp, celui de Romain Gary : « le patriotisme c’est l’amour des siens, le nationalisme c’est la haine des autres ». Elle rappelle que si la culture occidentale « a fait la colonisation, elle a aussi, dans ses universités, hébergé ceux qui allaient faire la décolonisation, elle a créé l’esclavage mais elle a aussi créé l’abolition de l’esclavage. Donc c’est quand même une culture dont on devrait être fiers ». Elle est à la fois le « poison et l’antipoison, ce qui n’est pas le cas, loin de là, de toutes les cultures. C’est une culture qui se remet en question. On y est bien puisqu’on a des outils, on a l’esprit critique, on a la remise en cause permanente ».
« Je suis toujours joyeuse de voir que les gens exercent leur droit »
Si elle a connu la théocratie, Abnousse Shalmani chérit plus que tout la démocratie. Elle explique qu’en Iran, ses parents « étaient coincés dans leur vote » qui étaient en réalité « des faux votes, des votes par défaut ». Elle se réjouit aujourd’hui de voir la joie de ses parents qui, « malades ou pas malades, sont ravis d’aller voter ». Depuis qu’elle a acquis la nationalité française en 2009, elle non plus ne manque pas une occasion d’exercer son droit de vote. Elle se dit néanmoins « affolée » de voir à chaque élection « le choix se réduire entre les extrêmes ». Comme ça a été le cas durant la dernière campagne législative. N’en déplaise à certains, sa position est claire : « ni Rassemblement national, ni France insoumise ». Quand on l’interroge sur la dissolution de l’Assemblée nationale, elle avoue que si elle n’a « jamais été très haineuse vis-à-vis des politiques », car elle « n’en voit pas l’intérêt », « quelque chose qui était un peu de l’ordre de la haine » l’a « titillée vis-à-vis du Président Emmanuel Macron ». Il a selon elle « plongé le pays dans un état de panique, de crise de nerf et de malaise ».
Excentrique, mais pas en politique
Excentrique ? Celle qui a « poussé comme une herbe folle » l’est volontiers. Preuve en est : à l’âge de 6 ans, bravant les interdits de la politique étriquée et répressive des Mollahs, elle n’a pas hésité à « montrer ses fesses » dans la cour de récréation.
Mais s’il y a bien un domaine qui doit se prévenir de toute excentricité selon Abnousse Shalmani, c’est la politique : « Je suis pour l’excentricité, la folie et l’excès, en littérature, en art et même dans la personnalité (…). Le seul endroit où je pense qu’il faut éviter l’extrême, c’est bien évidemment la politique. L’écrivain explique que « s’il n’y a pas d’extrême en politique », c’est justement « ce qui permet à l’art et à la littérature, d’être absolument excessifs et extrêmes ». Or, « quand la politique devient extrême, les interdits s’installent ».
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