Suite à trois recours déposés contre le choc des savoirs, dont un par la sénatrice écologiste Monique de Marco, le rapporteur public du Conseil d’Etat demande d’annuler la mise en place des groupes de niveau au collège, soit le cœur de la réforme portée par Gabriel Attal. S’il faut encore attendre la décision du Conseil d’Etat, son avis pourrait être suivi.
Abaya : « L’appréciation du caractère religieux, ou pas, ce sont les chefs d’établissement qui doivent l’apporter » estime Pap Ndiaye
Par Henri Clavier
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Depuis l’adoption de la loi sur le port de signes religieux distinctifs à l’école en 2004, les débats sur le caractère religieux ou non de certains vêtements ne cessent de se répéter. Cette fois-ci, c’est le port des abayas, sorte de robe longue avec des manches, qui fait débat. Toute la question est alors de savoir s’il ne s’agit que d’un vêtement culturel ou si c’est un habit cultuel dont le port renvoie ostensiblement à la pratique religieuse. Face à la hausse du port de ce vêtement, Pap Ndiaye s’est entretenu, le 6 juin avec les différents recteurs d’académie.
« Nous n’allons pas éditer un catalogue de centaines de pages avec des formes de manches ou de couleurs, on ne s’en sortirait pas d’un point de vue juridique »
« La circulaire du 9 novembre précise plusieurs choses. C’est une circulaire ferme quant à l’application de la loi de 2004 », a tenu a rappelé Pap Ndiaye satisfait du cadre posé par la circulaire permettant selon ce dernier une mise en œuvre effective de la loi de 2004. A travers ces propos, le ministre de l’éducation nationale confirme qu’il n’y a pas besoin de prendre une circulaire supplémentaire. Les abayas sont « clairement concernées par la circulaire du 9 novembre, nous n’allons pas éditer un catalogue de centaines de pages avec des formes de manches ou de couleurs, on ne s’en sortirait pas d’un point de vue juridique », explique Pap Ndiaye.
L’enjeu consiste alors, pour le ministre, à faire appliquer cette circulaire. A ce titre, « l’appréciation du caractère religieux, ou pas, ce sont les chefs d’établissement qui doivent l’apporter », affirme Pap Ndiaye. Autre disposition prévue par la circulaire, la possibilité pour le chef d’établissement de prendre « des sanctions qui peuvent être appliquées lorsque le dialogue n’a pas pu aboutir avec la famille ».
Le harcèlement « dépasse les frontières de l’école »
Autre sujet brûlant d’actualité, la recrudescence du harcèlement scolaire inquiète et la sénatrice socialiste Sabine Van Heghe a interrogé Pap Ndiaye sur le sujet, après le suicide de Lindsay âgée de 13 ans et harcelée par ses camarades. Après leur rencontre avec le ministre de l’éducation nationale, la mère de l’adolescente avait affirmé « ne pas trouver le ministre sincère ».
Sans faire de nouvelles annonces, le ministre de l’éducation nationale a rappelé les dispositifs déjà existants et défendu les progrès réalisés par l’éducation nationale. « Le programme pHARE, a été généralisé à toutes les écoles et collèges à la rentrée dernière mais de toute évidence ce programme n’est pas encore uniforme », reconnaît Pap Ndiaye. « C’est un problème de société », considère Pap Ndiaye qui explique avoir entamé une réflexion interministérielle sur le sujet, car cela « dépasse les frontières de l’école ».
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