La ministre des professions de santé promet des réponses à la communauté des soignants, qu’ils exercent en établissement de santé, dans un cabinet libéral ou à domicile. Deux jours après le décès d’une infirmière à Reims, Agnès Firmin-Le Bodo assure à nouveau de son « soutien » à l’ensemble des professionnels médicaux et paramédicaux. Alors qu’une minute de silence a été observée ce 24 mai dans les hôpitaux du pays, la ministre a présenté les principaux axes autour desquels s’articulera le « plan d’action sur la sécurité des soignants » qu’elle dévoilera en juin. « Nous ferons des propositions très pragmatiques », s’est-elle engagée sur Public Sénat.
Ce dernier s’appuiera sur les travaux de la mission conduite par Jean-Christophe Masseron, le président de SOS Médecins, et Nathalie Nion, cadre de santé à l’Assistance publique-hôpitaux de Paris (APHP). Ils ont réceptionné près de 450 propositions au cours de leurs travaux entamés le 30 janvier.
La ministre souhaite une « sensibilisation » de la population, en expliquant que la « tolérance zéro » commence par « les agressions verbales ». Elle évoque également une formation des professionnels « à la gestion de l’agressivité » ainsi qu’une réflexion sur la sécurité des bâtiments. « On entre parfois trop facilement dans un hôpital », constate-t-elle. Le suspect, souffrant de troubles psychiatriques, placé en détention après l’agression mortelle au couteau, a indiqué en « vouloir aux blouses blanches ».
Vers une aggravation des sanctions pénales, comme pour les violences commises à l’encontre des élus
Elle ambitionne par ailleurs de développer l’accompagnement des victimes de violences « dans leurs démarches mais aussi dans le suivi psychologique ». En matière de réponse pénale, l’ancienne députée membre du parti d’Édouard Philippe veut s’inspirer des propositions en cours pour aggraver les condamnations dans le cadre des agressions d’élus. « La question d’une spécialisation pénale pour ces violences faites aux professionnels de santé sera sans doute mise sur la table », anticipe-t-elle.
Les soignants en déplacement à domicile ne sont pas oubliés. La ministre cite l’exemple de l’hôpital de Chambéry, où des bracelets ont été fournis pour les professionnels en déplacement, afin de pouvoir les géolocaliser en cas d’incident. « Nous devons protéger ceux qui nous soignent », a-t-elle résumé.