Conséquence directe d’une motion de censure qui ferait tomber le gouvernement, le projet de loi de financement de la Sécurité sociale est plus que jamais menacé. La rapporteure générale de la commission des affaires sociales du Sénat, Elisabeth Doineau (Union centriste), rappelle l’importante de voter une disposition permettant à la Sécu de pouvoir emprunter.
Santé : « Nous sommes à sec de certains médicaments », alerte un sénateur
Par Public Sénat
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La question de Bruno Belin (rattaché LR) aura été ponctuée de larges applaudissements lors des questions d’actualité au gouvernement du Sénat. Il faut dire que l’élu de la Vienne, pharmacien de profession, sait de quoi il parle. « La France est à sec, à sec d’argent, à sec d’eau, à sec d’électricité, à sec de gaz, à sec de nucléaire, à sec de médecins et maintenant à sec de certains médicaments. Spasfon et gaviscon nous cherchons, amoxicilline et paracétamol aussi rares que le pétrole. En cette épidémie de bronchiolite, c’est dramatique ».
Ces quelques vers pour alerter sur l’absence de souveraineté de la France dans la production de ces médicaments « peu onéreux et essentiels tout au long de l’année ».
Le ministre de la Santé et de la Prévention, François Braun a reconnu qu’il s’agissait « d’un enjeu de santé publique majeur ». « A ce titre, des obligations au niveau du volume des stocks ont été renforcées pour les médicaments d’intérêt thérapeutique majeur. L’amoxicilline est difficile d’accès alors que les autres formes amoxicilline sont facilement accessibles », a-t-il expliqué.
Le médecin a ensuite répondu au pharmacien. « Vous évoquiez la bronchiolite. Je suis obligé de bien préciser que la bronchiolite est une maladie virale sur laquelle il ne faut pas donner d’antibiotiques au risque de développer l’antibiorésistance », a-t-il ajouté.
François Braun a indiqué également qu’il avait demandé aux industriels de la « transparence ». « Il est difficile de faire la part des choses entre la déficience de produits actifs et la déficience de capacité d’emballage ».
Enfin, en ce qui concerne le développement d’une filière française du médicament, « voulue par le président de la République », le ministre a rappelé que 7,5 milliards d’euros avaient été abondés en ce sens. « L’année prochaine, ouvre en Isère une usine qui va produire 10 000 tonnes de paracétamol par an pouvant couvrir largement le marché français ».