Le prix du paquet de cigarettes passera à 12 euros en 2025, a annoncé le ministre de la Santé Aurélien Rousseau, lors de la présentation à la presse d’un plan national de lutte anti-tabac 2023-2027, mardi 28 novembre. Et il continuera d’augmenter pour atteindre 13 euros en 2026 – contre 11,14 euros en moyenne mi-2023. « Les interdictions de fumer et la hausse des prix, cela fonctionne et c’est très efficace », a expliqué le ministre. Cela fait l’objet d’un consensus scientifique au niveau mondial. C’est la mesure la plus efficace contre le tabac, selon l’OMS. »
Ce programme a pour objectif de « bâtir la première génération sans tabac à l’horizon 2032 » en France, comme s’y est engagé Emmanuel Macron. Pour atteindre cet objectif, le plan s’appuie sur deux piliers principaux, a détaillé le ministre de la Santé : « Le renforcement de la fiscalité et les interdictions entourant le tabac. »
Une trajectoire saluée par Bernard Jomier, sénateur du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain : « les augmentations régulières et progressives du prix du paquet vont dans le bon sens. » Le parlementaire qui est aussi médecin généraliste souligne toutefois « la nécessité d’augmenter le coût de tous les dérivés de la cigarette, comme la poudre de nicotine et le tabac à chauffer », dont il a voulu augmenter la taxe l’année dernière, dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2023.
Une interdiction de fumer à la plage, dans les parcs, forêts et aux abords des écoles
Autre mesure phare de ce nouveau plan : les espaces sans tabac vont être généralisés à toutes les plages, forêts, parcs et aux abords de certains lieux publics comme les établissements scolaires. De quoi emboîter le pas aux communes qui ont déjà pris des arrêtés à ce sujet : « Les espaces sans tabac (qui sont déjà plus de 7 200 à travers plus de 73 départements) sont avant tout le résultat d’un mouvement impulsé localement […] Le sans tabac sera désormais la norme », a affirmé le ministre de la Santé Aurélien Rousseau.
« Les espaces publics servent à prendre l’air. Pour moi, il faut une interdiction de fumer dans le plus d’endroits possibles. Maintenant, il faut voir les moyens qui seront mis en place pour verbaliser ceux qui ne respectent pas la loi. Dans tous les cas, c’est encourageant », commente la sénatrice centriste Élisabeth Doineau, qui a soutenu une proposition de taxe dissuasive sur les cigarettes électroniques jetables à usage unique – les « puffs »- en tant que rapporteure du budget de la sécurité sociale, à l’automne 2022.
Le plan entend aussi instaurer un paquet neutre, sans logo, pour tous les produits du tabac et engager une réflexion pour limiter les arômes autorisés dans les produits de vapotage. L’objectif étant bien sûr de les rendre moins attractifs. En octobre, un rapport de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) avait montré que ces alternatives, certes moins nocives que les cigarettes classiques, sont une véritable « porte d’entrée » pour les jeunes qui commencent à fumer.
Enfin, un second volet du plan prévoit des mesures pour aider les fumeurs à arrêter. À ce sujet, une expérimentation va permettre aux pharmaciens de donner un accès direct aux traitements de substitution nicotinique, dès le premier trimestre 2024.
Souhaitée par le gouvernement, l’interdiction des cigarettes électroniques jetables à usage unique sera elle débattue prochainement à l’Assemblée nationale. Une proposition de loi transpartisane, visant à « interdire les dispositifs électroniques de vapotage à usage unique », soutenue par 162 députés issus de 8 groupes politiques, arrive en commission des affaires sociales, ce mardi 28 novembre. Elle sera examinée en séance publique le 4 décembre.