« Insupportable est le premier mot qui vient à l’esprit pour qualifier l’ignoble attaque subie avant-hier par une famille bordelaise ». Nathalie Delattre, sénatrice de Gironde issue du Parti radical ne peut qu’être affectée par ce drame dans sa circonscription. Lundi, en fin d’après-midi, au cœur de Bordeaux, une petite fille âgée de seulement 7 ans et sa grand-mère septuagénaire ont été agressées par un homme alors qu’elles tentaient de rentrer dans leur domicile. L’agresseur, placé dans un premier temps en garde à vue, a été transféré dans un hôpital psychiatrique.
C’est bien cette situation d’un individu atteint de troubles psychiatriques non détectés, qui interpelle la sénatrice. « Je pourrais vous questionner Monsieur le ministre de l’Intérieur une fois encore sur l’absolue nécessité d’affecter une unité de CRS à demeure à Bordeaux. Je pourrais Monsieur le garde des Sceaux vous réinterroger sur la suspension récente des incarcérations des hommes au centre pénitentiaire de Draguignan en raison de la surpopulation carcérale laissant ainsi des individus dangereux sur la voie publique », liste la sénatrice. « C’est vers vous Monsieur le ministre de la Santé que je me tourne. J’avais initié ici une mission avec mes collègues Philippe Bas et Jean Sol sur l’expertise psychiatrique en matière pénale tant notre société et son pacte républicain police Justice sont de plus en plus menacés par la sous-estimation des problèmes psychiatriques ».
La sénatrice exige une véritable politique sur la santé mentale. « Il faut de nouveaux hôpitaux psychiatriques, il faut une politique sur la psychiatrie ambitieuse et financée. Je vous demandais il y a quelques semaines ici qu’elle devienne ‘grande cause nationale’. Combien de drames faudra-t-il égrener pour vous en convaincre ? ».
« Soyez en tout cas assurée de ma motivation à agir sans faille »
Le gouvernement n’est pas resté inactif. C’est en tout cas ce qu’a souhaité démontrer le ministre de la Santé et de la Prévention François Braun devant le Sénat, en réponse à Nathalie Delattre. Face à ces drames liés à des troubles psychiatriques, François Braun a expliqué travailler de « concert, sous l’autorité de la Première ministre » avec le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin et le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti. « Nous faisons aussi face à un problème de société, de rapport à l’autre, de civilité, de rapport à la violence », a-t-il admis.
En ce qui concerne aux aides du secteur de la psychiatrie, le gouvernement depuis 2018 cherche la solution. Les Assises de la santé mentale présidées par Emmanuel Macron en 2021, l’accompagnement de 100 000 adolescents atteints de troubles par les centres médico-sociaux mis en place l’an dernier au sein des Maisons des adolescents… François Braun a passé en revue toutes les mesures prises par l’exécutif depuis cette date afin de mieux sensibiliser et mieux détecter les problèmes psychiatriques. Il conclut : « Tout ça n’est pas suffisant au regard des enjeux que tous les pays développés rencontrent en matière de santé mentale. Soyez en tout cas assurée de ma motivation à agir sans faille pour trouver des solutions à ces difficultés sur la santé mentale ».