Doliprane : le sénateur Franck Dhersin demande  une commission d’enquête sur la souveraineté sanitaire

Le projet de cession de la fabrication du Doliprane à un fonds d’investissement américain par Sanofi a été au cœur des questions d’actualité au gouvernement ce mercredi. Face à cette « menace sur l’industrie pharmaceutique française », Franck Dhersin, sénateur Horizons du Nord une commission d’enquête sur la souveraineté médicamenteuse.
Quentin Gérard

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Une commission d’enquête au Sénat sur la souveraineté sanitaire ? C’est ce que demande Franck Dhersin, sénateur centriste du nord en écho à la possible vente de la fabrication du médicament Doliprane à un fonds d’investissement américain.

Ce projet fait grincer des dents. Des discussions ont lieu entre Sanofi et CD & R, un fonds américain, pour céder Opella, la filiale de médicaments qui commercialise le Doliprane. Si Antoine Armand, le ministre de l’économie, promet que « le Doliprane continuera à être produit en France », les sénateurs y voient une menace pour la « souveraineté industrielle ».

« J’ai besoin de comprendre un certain nombre de choses »

« Sur ce sujet, j’ai besoin de comprendre un certain nombre de choses », indique Franck Dhersin. « Il y a beaucoup de questions auxquelles je n’ai pas de réponses », poursuit le sénateur Horizons qui demande « une commission d’enquête sur la question de la pharmacologie et de la souveraineté médicamenteuse ». L’élu du nord veut recevoir « très rapidement », au Sénat, mais aussi à l’Assemblée nationale, le patron de Sanofi, Paul Hudson. En fonction de ses réponses, Franck Dhersin s’engage à « prendre les mesures qu’il faut pour sauver la souveraineté du secteur ».

Valérie Boyer acquiesce. Cette commission d’enquête est « absolument nécessaire », admet la sénatrice LR. « Le président avait dit sur tous les tons qu’il fallait réindustrialiser la France, qu’il fallait du matériel, qu’il fallait s’autonomiser en matière d’industrie pharmaceutique », rappelle-t-elle. « Or, aujourd’hui, on le sait tous, pendant longtemps il n’y a pas eu de Doliprane pour les bébés, on manque d’antibiotique. Quelles sont les actions qui ont été entreprises pour que la France redevienne ce qu’elle était. C’est-à-dire un fleuron industriel en matière de pharmacie ? », questionne l’élue des Bouches-du-Rhône. La sénatrice se désole que 80 % des principes actifs des médicaments français viennent de Chine. « On ne s’occupe plus que de la dernière étape », tance la conseillère municipale de Marseille.

Les deux sénateurs veulent aussi tirer les enseignements du covid. « On sait que pendant cette période, le manque de souveraineté était quelque chose qui a fait peur aux Français. Il ne faut pas commettre les mêmes erreurs », souligne Franck Dhersin, sénateur centriste. « Souvenez-vous pendant la pandémie, le personnel soignant n’avait pas de blouses. Et on a aussi confiné parce qu’on n’avait ni matériel ni médicament », déplore Valérie Boyer. Et de conclure : « C’est la aussi qu’il faut demander des comptes ».

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