Elle en est persuadée, le traitement maintient les fonctions cognitives et retarde l’avancée de la maladie chez sa mère : « Cela fait une dizaine d’années qu’elle prend ce traitement, et sa maladie évolue très lentement. A ce jour, elle nous reconnait, elle est toujours cohérente. ». Des effets qui justifieraient pour Marie Legrand le remboursement de ces médicaments.
Si pour 70% des patients ayant pris ce traitement, les effets n’étaient pas aux rendez-vous, Marie Legrand regrette que cette décision s’applique à tous, d’autant que le médecin de sa mère continue de le prescrire : « Je trouve ça injuste. Pourquoi dérembourser ce médicament ? Ça veut dire qu’une certaine catégorie de patients ne peut plus se payer le traitement : 15€ par mois, ça reste un budget ».
Du cas par cas ?
Bernard Jomier, Sénateur de Paris et médecin en exercice, se dit choqué par la situation : « C’est une maladie qu’on connait tous bien et qui est extrêmement dure à vivre. ». Le Sénateur se permet toutefois de rappeler comment est déterminé en France le remboursement d’un médicament : « La règle du remboursement ou du déremboursement ne peut pas être individuelle, sinon on ne maitriserait rien. Madame se retrouve confrontée à une règle collective, qui parait alors injuste. ». Mais pour lui, les problèmes liés au suivi de la maladie d’Alzheimer ne se limite pas à cette question : « Sur la maladie d’Alzheimer, il y a beaucoup de choses qu’on a du mal à faire pour des raisons de coût. ».
Le prix des médicaments non remboursés en question
Si comme le confie Marie Legrand, la retraite de sa « petite maman », comme elle l’appelle, lui permet de s’offrir le traitement, elle ne comprend pas que depuis le déremboursement, le prix du médicament « ait été multiplié par deux, voire trois, et que d’un pharmacien à l’autre, il y ait parfois 30% d’augmentation ». Une situation « parfaitement choquante » pour la Sénatrice Elisabeth Doineau, rapporteure générale de la Commission des affaires sociales du Sénat qui regrette le fait qu’il n’y ait pas de prix fixe pour les médicaments non-remboursés, qui deviennent des produits comme les autres : « ça me donne envie de poursuivre cette conversation à travers une commission d’enquête » lâche-t-elle. A suivre.
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