La porte-parole du gouvernement Maud Bregeon a assuré ce mercredi à la sortie du Conseil des ministres qu’Emmanuel Macron a acté qu’il n’y avait pour le moment pas « de socle plus large que celui qui est en place aujourd’hui » pour gouverner. Mais, après les consultations des responsables de partis mardi, « le président continue à écouter et à tendre la main ».
Projet de loi immigration : un collectif d’associations manifeste devant le Sénat avec le soutien de parlementaires de gauche
Par Henri Clavier
Publié le
« Il n’y a pas d’équilibre dans ce projet de loi », fustige Marie-Christine Vergiat, vice-présidente de la Ligue des droits de l’Homme dès le début du rassemblement. En début d’après-midi, quelques dizaines de personnes ont protesté contre le projet de loi immigration dans sa forme actuelle et ont demandé la régularisation des travailleurs sans papiers. Le collectif UCIJ, qui regroupe plusieurs associations, s’oppose également à la suppression de l’Aide médicale d’Etat. Un point sur lequel le gouvernement n’a pas encore arrêté sa position alors que les sénateurs LR ont modifié le projet de loi en commission et introduit un amendement supprimant l’Aide médicale d’Etat pour la remplacer par une aide médicale d’urgence, plus réduite.
« On va se battre pour la régularisation des sans-papiers qui travaillent »
« On va se battre pour la régularisation des sans-papiers qui travaillent et contre la criminalisation de ces travailleurs », affirme Yannick Jadot présent avec plusieurs sénateurs écologistes au rassemblement organisé par le collectif UCIJ. « Les groupes de gauche vont utiliser tous les moyens pour retarder et obtenir la régularisation des sans-papiers », lance Pascal Savoldelli, sénateur communiste, également présent au rassemblement. Les différents parlementaires de gauche dénoncent une « vision purement utilitariste de l’immigration » et rappellent que « l’immigration rapporte à la France ». Élus comme représentants d’associations insistent sur l’importance des travailleurs étrangers dans beaucoup de secteurs d’activité notamment le bâtiment ou les services. Le délégué de l’association « Coordination des sans-papiers Paris », pointe l’hypocrisie d’un système qui « ne valorise les travailleurs sans papiers que dans la difficulté » en faisant référence à la pandémie de covid-19.
Alors que la droite sénatoriale refuse les articles 3 et 4 du projet de loi immigration sur la régularisation des travailleurs sans-papiers dans les métiers en tension, la gauche souhaite régulariser tous les travailleurs sans papiers. La droite sénatoriale craint que cette mesure ne déclenche un « appel d’air » migratoire. Un fantasme pour le sénateur écologiste Yannick Jadot qui affirme qu’il « n’y a pas d’invasion migratoire, la France fait moins que ce qu’elle devrait. » L’ancien candidat à l’élection présidentielle ajoute craindre le « projet d’une droite qui n’a plus beaucoup de différences avec l’extrême-droite », un constat repris par Pascal Savoldelli qui évoque « un glissement terrible vers l’extrême droite ».
Pour aller plus loin