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Yannick Jadot candidat aux municipales à Paris : à gauche le risque d’éparpillement malgré les appels au rassemblement

L’écologiste Yannick Jadot annonce briguer la succession d’Anne Hidalgo dans la capitale en 2026. Le sénateur écologiste de Paris souhaite « bousculer le jeu à gauche » en rassemblant les différentes composantes de l’actuelle majorité derrière son nom, alors que trois autres candidatures sont déjà déclarées.
Romain David

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Il rentre à son tour dans la course. Le sénateur écologiste Yannick Jadot, double candidat à la présidentielle, a annoncé ce lundi 20 janvier dans les colonnes du journal Le Parisien être candidat à la mairie de Paris pour 2026. « Je souhaite que le prochain maire de Paris soit écologiste », affirme l’ancien directeur des campagnes Greenpeace, qui prône le rassemblement de la gauche sous son nom, pour faire face à « une droite trumpisée » qui semble déjà prête à batailler derrière la candidature de Rachida Dati.

« Je suis convaincu que nous prenons un gros risque à ne pas bousculer le jeu à gauche. Je peux apporter un plus. D’abord, en rassemblant les écologistes dès aujourd’hui. Avec la perspective très vite d’unir avec nous les socialistes, les communistes et tous ceux de la société civile qui voudront faire gagner l’écologie et la gauche », explique Yannick Jadot.

Le départ d’Anne Hidalgo en 2026, qui a annoncé qu’elle ne briguerait pas de troisième mandat dans la capitale, aiguise les appétits au sein de sa majorité municipale, qui rassemble socialistes, écologistes et communistes. Yannick Jadot est la quatrième personnalité à gauche de l’échiquier politique à faire acte de candidature, après les socialistes Emmanuel Grégoire et Rémi Féraud, et le sénateur communiste Ian Brossat. « On sait que ce sera une bataille âpre, il est bon que tout le monde se mobilise pour garder Paris à gauche », salue ce dernier auprès de Public Sénat.

Le risque d’une primaire à gauche

Interrogé sur le risque d’éparpillement, cet ancien adjoint au logement balaye : « Il y a des candidatures multiples qui avancent, et tout le monde convient qu’il faudra atterrir uni. L’idéal serait d’avoir une liste d’union avant le premier tour ». Depuis les municipales de 2001, les écologistes ont toujours attendu l’entre-deux tours avant de rallier les socialistes. Mais dans l’hypothèse d’un rassemblement avant le premier tour, comment départager les têtes de listes potentielles ? « Nous avons trois scénarios possibles : soit un candidat parvient naturellement à s’imposer durant la campagne, soit il y a un accord politique, soit nous organisons une primaire », résume Ian Brossat.

Une dernière hypothèse contre laquelle met en garde Yannick Jadot : « Je suis inquiet d’un scénario où les forces politiques de gauche seraient engagées dans des primaires internes, parfois à couteaux tirés, pour ensuite faire campagne chacune dans son couloir », explique-t-il, toujours auprès du Parisien. « Il faut toujours un mode de décision, mais je suis assez d’accord sur le fait qu’une primaire, non seulement fait ressortir les divisions, mais épuise les candidats. On l’a bien vu aux dernières présidentielles », abonde Guillaume Gontard, le président du groupe écologiste au Sénat.

« Un rassemblement qui s’opère de façon naturelle est toujours préférable. C’est un rassemblement de la gauche le plus large possible qui nous donnera le plus de force face à la droite », soutient également la sénatrice socialiste de Paris Colombe Brossel. D’autant que le PS est traversé par d’importantes lignes de fracture dans la capitale.

Le PS parisien divisé

Emmanuel Grégoire, premier adjoint pendant cinq ans, longtemps présenté comme le dauphin d’Anne Hidalgo, a fini par s’émanciper de la tutelle de l’édile en annonçant sa candidature avant que celle-ci ne clarifie sa propre situation. Fin novembre, Anne Hidalgo a finalement désigné le sénateur Rémi Féraud, également président du groupe « Paris en Commun » au conseil municipal, comme son potentiel successeur pour 2026. Sollicité par Public Sénat pour réagir à la multiplication des candidatures à gauche, l’élu indique « ne pas avoir de réaction particulière ».

« Mon principal sujet, c’est de trouver le dispositif politique qui nous permette de continuer à transformer Paris. Il reste 18 mois avant le premier tour, même si le plus tôt est le mieux, cela nous laisse encore du temps », conclut Colombe Brossel.

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