"La fermeture des frontières, c'est une promesse mensongère", a mis en garde Emmanuel Macron mercredi lors d'un vif échange avec des salariés de l'usine Whirpool menacée de fermeture à Amiens, en leur promettant de revenir "rendre compte".
"La réponse n'est pas la suppression de la mondialisation, ni la suppression des frontières. Ne vous trompez pas de combat!", a dit le finaliste de la présidentielle à des salariés, lors d'une visite houleuse sur le site où sa rivale FN Marine Le Pen s'était rendue quelques heures plus tôt.
"Il y aura toujours des entreprises qui se comportent mal (...) Il faut être dur avec elles, c'est pour cela que moi je prendrai toutes mes responsabilités sur le plan social", a affirmé le favori du second tour.
Lors d'un échange vif, parfois tendu, qui s'est prolongé pendant plus de 40 minutes, le candidat a tenté de répondre aux questions des salariés de l'usine, qui va être délocalisée en Pologne par le géant américain de l'électroménager.
Comment maintenir de l'emploi "alors qu'en Pologne ils sont payés 2,75 euros de l'heure?", lui a lancé l'un d'entre eux. "Pourquoi tout le Nord il vote Front national?", s'est agacée une autre.
"Oui, il y a quelque chose qui ne va pas", a déclaré l'ancien ministre de l'Economie. "Je ne suis pas en train de vous dire que je suis en train de sauver vos emplois. Parce que personne ne peut le faire dignement", a-t-il poursuivi.
"Il y a le reclassement, le PSE (plan de sauvegarde de l'emploi), les repreneurs. La formation c'est pas des paroles en l'air", a affirmé le candidat.
"Vous voulez qu'on fasse des formations pour faire baisser le chômage, mais derrière y'a pas de travail!", s'est emportée une salariée.
"Ca fait 20 ans qu'on ne forme plus personne. Vous m'attaquez moi comme personne, mais ça fait pas 20 ans que je fais de la politique. Si je ne connaissais pas vos angoisses, votre colère, je ne serais pas ici", s'est défendu M. Macron.
Le candidat a ensuite été interpellé par le journaliste-documentariste François Ruffin.
"La mondialisation n'est pas heureuse. Il y a une France qui se porte très bien, mais là, vous êtes au milieu de celle qui se porte mal", lui a notamment lancé le candidat de La France insoumise aux législatives dans la Somme.