« Le président Trump nous a annoncé un rapprochement politique avec la Russie et une confrontation économique avec la Chine », a résumé Thomas Gomart, directeur de l’Institut français des relations internationales (IFRI), auditionné le mercredi 15 février au Sénat. La commission des Affaires étrangères du Sénat poursuit son travail sur la stratégie géopolitique de la Russie.
Les bénéfices de l’intervention russe en Syrie
"La Russie est sortie de son isolement grâce à l'intervention syrienne." Thomas Gomart
Pour Thomas Gomart, « la Russie donne l’impression qu’il existe un triangle stratégique entre Washington, Moscou et Pékin » alors que les Russes représentent une puissance moyenne. Pour le chercheur, « la Russie est sortie de son isolement grâce à la campagne de Syrie avec une intensification de la relation avec la Chine. »
En janvier, les Russes ont même signé un accord avec la Turquie et l’Iran pour superviser les cessez-le-feu en Syrie, en se passant des Occidentaux.
Une alliance avec l’Amérique de Trump
"Donald Trump souhaite un rapprochement de la Russie et une confrontation avec la Chine."
Le rapprochement entre Vladimir Poutine et Donald Trump, durant la campagne de ce dernier, a perturbé l’administration américaine ces derniers mois.
Le conseiller de Donald Trump à la sécurité nationale, le général Michael Flynn, a été contraint de démissionner, à la suite des révélations sur les contacts fréquents entre Moscou et les personnalités de la campagne du milliardaire au cours de l'année 2016.
« La Russie est d’accord avec Trump sur le rejet de la mondialisation », a expliqué Thomas Gomart. « Vladimir Poutine a notamment profité d’un effet d’aubaine avec la fin de l’accord de libre-échange transpacifique et de la fragilisation de l’accord transatlantique. »
150 millions d’habitants et un PIB inférieur à celui de l’Italie
Pour Claude Malhuret, sénateur LR de l’Allier, la Russie n’a pas d’autre choix que de se rapprocher des Etats-Unis car “on ne peut pas affronter les Etats-Unis quand on a 150 millions d'habitants et un PIB inférieur à celui de l'Italie. »
A l’avenir, « Vladimir Poutine se voit comme un arbitre entre Chinois et Américains si Trump choisit la voie de la confrontation économique. »
Afin de poursuivre leur travail, les sénateurs de la commission des affaires étrangères rencontreront les parlementaires russes à la fin du mois.