Violences en marge de la victoire du PSG : « Faut-il garder le sursis dans le code pénal ? », s’interroge Gérald Darmanin

Après les violences en marge de la victoire du PSG en Ligue des champions, le ministre de la Justice de la Justice Gérald Darmanin a rappelé sa volonté de supprimer les peines de sursis pour « toute agression envers un représentant de l’Etat ». Une réforme des peines sur laquelle le ministre communique depuis plusieurs semaines, comme le 28 mai devant les sénateurs.
Simon Barbarit

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

« Comme je l’ai proposé publiquement, il faut faire évoluer radicalement la loi : supprimer les aménagements de peine obligatoires, supprimer le sursis et mettre en place par la loi une condamnation minimum systématique une fois la culpabilité reconnue », a écrit sur X, Gérald Darmanin. Pour le ministre, « Une partie des condamnations pour violences, notamment commises à l’encontre forces de l’ordre et pour destructions de biens », commises le soir de la victoire du PSG en Ligue des Champions, « ne sont plus à la hauteur de la violence que connaît notre pays ».

Son ambition de mener « une réforme radicale » de l’échelle des peines avait été exposée dans un courrier adressé aux magistrats, en mai dernier. Auditionné par la commission des lois du Sénat, la semaine dernière, Gérald Darmanin avait esquissé les pistes de sa réforme tout en reconnaissant « qu’il fallait attendre les conditions politiques », pour la mener.

En ce qui concerne l’opportunité de créer des très courtes peines, c’est-à-dire inférieures à un mois, telle que le propose un texte des députés Horizons, adopté à l’Assemblée en avril, le ministre est plutôt dubitatif. « Il faudrait construire des établissements spécialisés […] Spontanément, je suis pour mais ça ne paraît pas évident », a-t-il concédé.

Sur le sursis, Gérald Darmanin est plus catégorique et observe que les lourdes peines de prison sont surtout prononcées à l’encontre des récidivistes. L’individu « est déjà dans un parcours de récidive. Et les 5 ou 10 ans de prison qu’il fera ne va pas arranger son insertion dans la société […] A mon avis le sujet n’est pas la peine, mais la rapidité de la peine prononcée dès le premier fait. Faut-il garder le sursis dans le code pénal ? », s’est-il interrogé. « Pour un certain nombre de personnes c’est comme s’il ne se passait rien, donc je me pose la question de l’intérêt du sursis ».

Dans son courrier adressé aux magistrats, Gérald Darmanin propose de revoir l’éventail des 235 peines prévues dans le code pénal, en s’inspirant du modèle allemand qui ne prévoit que trois peines. Dans son courrier, le ministre proposait de simplifier drastiquement l’échelle des peines avec une « peine d’emprisonnement (sans sursis) », la probation (aménagements de peine, travaux d’intérêt généraux), les jours-amendes et les amendes, et la « peine d’interdiction ou d’obligation », avait écrit le ministre.

Enfin, le ministre avait exprimé son intérêt pour « les peines minimales ». « Je suis choqué quand on adresse un policier ou un gendarme de voir un stage de citoyenneté (en guise de peine) ».

 

Dans la même thématique

Violences en marge de la victoire du PSG : « Faut-il garder le sursis dans le code pénal ? », s’interroge Gérald Darmanin
3min

Politique

Un an après la dissolution : « Les Français ont le sentiment que la France fait la planche » selon le politologue Brice Teinturier

Un an après la dissolution voulue par Emmanuel Macron, le paysage politique français semble avoir évolué vers un blocage institutionnel. A l’Assemblée, l’absence de majorité empêche les textes d’être votés. Pire, des motions permettent d’enjamber l’examen à l’Assemblée pour que le débat soit tranché en commission mixte paritaire. Comment la dissolution a-t-elle modifié le fonctionnement des institutions ? C’est la question à laquelle répondent les invités de Rebecca Fitoussi et Jean-Pierre Gratien dans cette émission spéciale sur la dissolution, un an après.

Le

Violences en marge de la victoire du PSG : « Faut-il garder le sursis dans le code pénal ? », s’interroge Gérald Darmanin
4min

Politique

Un an après la dissolution, Gérard Larcher estime que « c'est la présidentielle qui redonnera le nouveau souffle dont nous avons besoin »

Invité de Public Sénat ce vendredi 6 juin, le président du Sénat est longuement revenu sur la situation du pays. À ses yeux, seule la prochaine présidentielle permettra de mettre fin au blocage politique lié à la dissolution. Evoquant également l’urgence budgétaire, il estime que « l’année blanche est une piste sérieuse ».

Le

SIPA_01204192_000001
6min

Politique

Olivier Faure à la tête du PS : « Ce que va montrer le congrès de Nancy, c’est la faiblesse du parti »

Après sa réélection de justesse à la tête du PS, le plus dur commence pour Olivier Faure. Le premier secrétaire va avoir la lourde tâche d’unir un parti divisé, de conserver ses principaux bastions socialistes aux prochaines municipales ou encore de fixer une stratégie pour une candidature crédible à la prochaine présidentielle. Analyse du politiste Pierre-Nicolas Baudot et de l’historien, Alain Bergougnioux.

Le