Union de la gauche aux législatives : « La période nous appelle à éviter tous les jeux personnels de pouvoir », alerte Cécile Cukierman

Depuis l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale, les partis de gauche sont en pleine négociation pour former une alliance aux élections législatives. Si un front commun semble émerger, des divergences persistent. Pour la présidente du groupe communiste au Sénat, la gauche ne pourra l’emporter que dans l’union, « toute autre stratégie sera une catastrophe à l’arrivée ».
Rose Amélie Becel

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Le Parti communiste fait partie des signataires de l’accord conclu ce 10 juin pour un « nouveau front populaire », face à la perspective d’une victoire de l’extrême droite aux élections législatives du 30 juin et du 7 juillet.

« Hier, il n’y a eu qu’un accord de principe entre l’ensemble des formations politiques à continuer la discussion, c’est aujourd’hui que se font les discussions sur les questions programmatiques et sur la répartition des circonscriptions », explique ce 11 juin la présidente du groupe communiste au Sénat Cécile Cukierman.

« Les règlements de comptes n’offrent aucune perspective à la population »

La sénatrice juge sévèrement les voix qui semblent freiner cet accord à gauche, notamment Raphaël Glucksmann qui, fort du score de sa liste PS – Place publique aux élections européennes, refuse un alignement avec les positions de La France insoumise. « Il lui appartient maintenant de dire au peuple de gauche qu’il ne souhaite pas que la gauche soit majoritaire dans ce pays, c’est quand même regrettable au regard du score qu’il a fait dimanche soir », dénonce Cécile Cukierman. « Je pense que la période actuelle nous appelle à beaucoup d’humilité, de prudence et à éviter tous les jeux personnels de pouvoir », ajoute-t-elle, affirmant toute stratégie autre que le rassemblement « sera une catastrophe à l’arrivée ».

La sénatrice communiste ne cache pas ses désaccords avec La France insoumise. Pour autant, elle estime que « les règlements de comptes n’offrent aucune perspective à la population » : « Oui, il y a des propos qui sont inacceptables, que nous avons dénoncés en leur temps, mais pour avancer il faut se projeter sur les semaines qui viennent, c’est sur cela que les gens nous attendent ».

Dans leur communiqué annonçant une alliance, les partis de gauche affirment travailler sur une série de propositions « à engager dans les 100 premiers jours du gouvernement du nouveau front populaire ». Pour la sénatrice communiste, les éléments qui pourraient constituer un accord programmatique font largement consensus à gauche : « La remise en cause de la réforme des retraites et de la loi immigration, la défense des services publics, le besoin de répondre d’urgence à la crise du logement et à la crise climatique ».

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