« Submersion migratoire » : « C’est extrêmement grave, utiliser les mots de l’extrême droite, c’est servir l’extrême droite », affirme Johana Rolland  

Invitée de la matinale de Public Sénat, la maire de Nantes et présidente nationale déléguée du Parti socialiste est revenue sur les propos de François Bayrou évoquant une submersion migratoire. La maire de Nantes pose plusieurs conditions pour que les socialistes reprennent les négociations avec le gouvernement afin de trouver un accord sur le budget. “A titre personnel”, elle se positionne en faveur de la censure.
Henri Clavier

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« C’est une faute », affirme la maire de Nantes et première secrétaire nationale déléguée du PS, Johanna Rolland après les propos du Premier ministre. En parlant de « submersion migratoire » à propos de Mayotte mais aussi de plusieurs autres endroits en France, François Bayrou a largement compromis les chances d’accord sur le budget avec le Parti socialiste. Dans la foulée, les socialistes ont annulé une réunion prévue à Bercy pour préparer la commission mixte paritaire afin de s’accorder sur le budget. « Ça signifie que tout est sur la table ce matin. Ce qu’il s’est passé hier est extrêmement grave, utiliser les mots de l’extrême droite, c’est servir l’extrême droite », estime Johanna Rolland qui considère que les propos de François Bayrou compliquent la possibilité de trouver un accord avec le gouvernement. 

Le PS pose ses conditions pour reprendre les négociations

Alors que les députés du RN ont applaudi le Premier ministre après ses propos sur la submersion migratoire, la maire de Nantes regrette que François Bayrou mette en péril les négociations avec le PS. Si les socialistes décident de voter la censure, la survie du gouvernement dépendra du vote du RN. « Je refuse qu’on laisse tout le débat public, dicté, polarisé par les termes de l’extrême-droite », s’agace Johanna Rolland qui pose plusieurs conditions pour reprendre les négociations.

« J’ai besoin que François Bayrou dise trois choses : qu’il n’y aura pas de suppression de l’aide médicale d’Etat, le mot submersion était une erreur et il n’y aura pas de réintroduction des articles du Conseil constitutionnel », énumère Johanna Rolland qui appelle à voter la censure. Sur ce dernier point, la première secrétaire nationale déléguée du PS réagit à la proposition de Maud Bregeon de reprendre, dans une proposition de loi, certaines des mesures censurées par le Conseil constitutionnel lors de la dernière loi immigration. Par ailleurs, le budget de l’aide médicale d’Etat a été réduit de 200 millions d’euros par le Sénat. Du côté de l’exécutif, une revalorisation du SMIC et un retour sur la réduction du budget de l’aide médicale d’Etat pourraient être proposés pour convaincre le Parti socialiste de revenir à la table des négociations. 

« On compte sur l’esprit de responsabilité des socialistes en nous demandant de renoncer à nos valeurs les plus profondes, ce n’est pas possible »  

Après avoir obtenu plusieurs concessions auprès du gouvernement, les socialistes pourraient avoir du mal à voter la censure sur le budget. Du moins, c’est l’un des paris du gouvernement. « On compte sur l’esprit de responsabilité des socialistes en nous demandant de renoncer à nos valeurs les plus profondes, ce n’est pas possible », rappelle Johanna Rolland. Si elle se positionne, à titre personnel, en faveur de la censure du gouvernement, la maire de Nantes distingue le vote du budget de celui de la censure. « Au moment où on parle, le compte n’y est pas », prévient Johanna Rolland. 

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