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« Soulèvements de la Terre » : « Nous nous opposerons à cette dissolution par tous les moyens légaux », avertit Marine Tondelier
Par Romain David
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La dissolution des « Soulèvements de la terre » doit être présentée ce mercredi 21 juin en Conseil des ministres. Depuis le mois de mars, le gouvernement cherche à faire disparaître ce collectif écologiste, qui rassemble une centaine d’associations. L’exécutif et une partie de la classe politique les accusent de violences lors de plusieurs rassemblements, notamment une manifestation illégale à Sainte-Soline dans les Deux-Sèvres, contre un projet de méga-bassines. « J’attends de voir quels éléments ils ont pour justifier cette dissolution. S’ils veulent dissoudre tout groupe qui mène des actions coup de poing, cela va faire beaucoup de monde », a commenté Marine Tondelier, la secrétaire nationale d’Europe Ecologie Les Verts au micro de « Bonjour chez vous », la matinale de Public Sénat. « J’attends de savoir ce qui justifie cette atteinte à la liberté d’association et de réunion. »
« Les Soulèvement de la Terre, c’est la Ligue des Droits de l’Homme, la Confédération paysanne, EELV, des fermes, des collectifs comme ‘Bassines Non Merci’… Ce sont des gens : Valérie Masson-Delmotte, qui est experte du GIEC et paléoclimatologue, Cyril Dion dont on connaît tous les documentaires sur le vivant », énumère Marine Tondelier. « Comment vont-ils faire ? Ils vont nous interdire de travailler ensemble ? »
« Je ne comprends pas comment ils vont faire opérationnellement, mais je peux vous dire que juridiquement, on va suivre cela avec beaucoup d’attention. Les coups de boutoir contre la liberté associative dans ce pays, cela commence à bien faire ! », avertit celle qui est également conseillère régionale des Hauts-de-France. « Nous nous opposerons à cette dissolution par tous les moyens légaux. Vous verrez, nous avons beaucoup de ressources », promet-elle.
Marine Tondelier sera d’ailleurs aux côtés des « Soulèvements de la Terre », ce 21 juin à 17 heures, devant le Conseil d’Etat à Paris pour une conférence de presse. « Les militants écologistes seront rassemblés dans plusieurs villes de France devant les sous-préfectures et les préfectures », indique-t-elle.
« Des moyens surdimensionnés de répression, de surveillance et d’intimidation »
L’écologiste reproche au gouvernement de chercher à criminaliser le mouvement écologiste, elle cible notamment des propos tenus par Gérald Darmanin : « Ce monsieur est ministre de l’Intérieur, lorsqu’il parle d’éco-terrorisme ou d’agri-sabotage, la conséquence sur le terrain, c’est une recrudescence des agressions contre les militants écolos », dénonce Marine Tondelier qui annonce la création « d’un observatoire des violences faites aux écolos, qu’ils soient associatifs ou politiques ».
Elle évoque notamment la garde de à vue d’un militant EELV, aux cotés de 13 autres activistes, soupçonnés d’avoir participé à une action contre une cimenterie du groupe Lafarge, le 22 décembre dernier dans les Bouches-du-Rhône. « Il est agrégé de philosophie, fonctionnaire territorial à la mairie de Marseille au service de la transition énergétique, tout le monde me dit que c’est absurde », s’agace Marine Tondelier. « Il n’y était pas ! », assure-t-elle, tout en pointant « les moyens surdimensionnés de répression, de surveillance et, disons le mot, d’intimidation, mis en place » contre les écologistes. « On veut assimiler toute l’écologie à la violence pour occulter le fond des problèmes. Moi, je ne laisserai pas le gouvernement faire des écologistes les boucs émissaires de leur inaction climatique. »
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