PARIS: MEDEF, Audition des principales tetes de liste aux prochaines elections europeennes

Sondages sur les européennes : Bardella caracole en tête, Glucksmann talonne Hayer

A un peu plus d’un mois des élections européennes, le dernier sondage réalisé par l’institut Harris-Interactive et Toluna pour M6, Challenges et RTL, confirme les tendances de ces dernières semaines. Loin devant, la liste du Rassemblement National (31%) écrase la concurrence, plus du double devant la majorité présidentielle (15%), qui voit son avance sur la liste socialiste (14%), fondre comme neige au soleil.
Alexis Graillot

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Les sondages peuvent-ils encore bouger ? C’est la question que nous posions à quatre sondeurs, le 24 avril dernier, alors que les intentions de votes sur les élections européennes commençaient à se cristalliser. Pourtant, ces derniers jours, la tendance à l’érosion de la liste de la majorité semble à chaque étude d’opinion, se confirmer, celle-ci ne disposant plus que d’un point d’avance sur la liste socialiste, portée par Raphaël Glucksmann.

A contrario, Jordan Bardella, qui devient la cible préférée de ces adversaires, paraît désormais intouchable, disposant selon les études, entre 14 et 16 points d’avance sur Valérie Hayer. A 33 jours des élections, on vous résume les dernières études d’opinion.

La majorité présidentielle à la peine

C’est sans doute le plus grand enseignement à tirer. Malgré la multiplication des grandes manœuvres ces derniers jours au sein de Renaissance, Valérie Hayer, continue de dégringoler dans les études d’opinion, étant estimée entre 15 et 17 %, selon les différents instituts. Et ce n’est pas le grand discours d’Emmanuel Macron à la Sorbonne, qui a permis d’inverser la dynamique, déclaration par ailleurs fustigée par les oppositions : « Ces résultats sont le signe que l’allocution du président de la République a été, inutile voire contreproductive pour soutenir ‘sa’tête de liste », pointe Odoxa, dans sa dernière enquête, publiée le 30 avril dernier (lire notre article), qui fait état d’une baisse de 3.5 points pour la candidate Renaissance en un mois (15.5 % contre 19 %). Plus inquiétant, la liste Renaissance ne fait pas le plein chez les électeurs d’Emmanuel Macron (52 %), selon l’institut Elabe.

Une dynamique qui s’explique également par le large manque d’adhésion dont souffre Valérie Hayer. Comme le révèle cette même étude de Odoxa, 1 Français sur 2 exprime ressentir de l’indifférence à son égard, pour seulement 13 % d’adhésion, chiffre 10 points inférieur à Raphaël Glucksmann (23 %), et presque 3 fois moins élevé que Jordan Bardella (36 %). Seule Marie Toussaint, tête de liste écologiste, fait pire, ne recueillant que 12 % d’adhésion.

Manque d’adhésion d’une part, déficit de notoriété d’autre part. D’après la dernière enquête Eurotrack OpinionWay – VAE Solis, réalisée pour les Echos et Radio Classique, seulement 50 % des Français déclarent avoir entendu parler de Valérie Hayer, loin derrière Raphaël Glucksmann (66 %) et Jordan Bardella (91 %), se situant également derrière François Asselineau (61 %) et François-Xavier Bellamy (66 %), tête de liste LR.

Petite lueur d’espoir pour la candidate Renaissance, la dernière étude Elabe pour BFMTV et La Tribune du dimanche, lui donne toujours 4.5 points d’avance (16.5 %) sur la tête de liste PS-Place Publique (qui plafonne à 12 %). Pas sûr que cela suffise à rassurer, alors que Gabriel Attal et Valérie Hayer doivent tenir un rassemblement commun à La Mutualité, ce mardi soir. Un timing qui interroge cependant alors que le Paris Saint-Germain jouera en même temps, sa qualification pour la finale de la Ligue des champions, à quelques kilomètres de là, au Parc des Princes.

Vent en poupe pour Bardella et Glucksmann

A l’inverse, les listes du Rassemblement National et du PS-Place Publique, conduites respectivement par Jordan Bardella et Raphaël Glucksmann, ont le vent en poupe.

Le premier écrase la concurrence, porté par des intentions de votes entre 30 et 32 % selon les différents instituts. Une avance écrasante, confirmée par la popularité de l’homme de 28 ans, considéré comme « le candidat le plus honnête, courageux, compétent, rassurant, dynamique, capable de tenir ses engagements, qui comprend le mieux les préoccupations des Français et qui représenterait le mieux la France au Parlement européen », selon les conclusions de l’enquête Harris Interactive, publiée ce mardi matin.

Mieux encore, « en termes de sociologie électorale, si la liste menée par Jordan Bardella ferait de très bons scores dans ses zones de force (53 % chez les ouvriers, 41 % auprès des Français qui éprouvent des difficultés à boucler leurs fins de mois, 39 % dans les communes rurales), elle arriverait en tête dans tous les pans de la société y compris au sein de populations qui lui étaient traditionnellement moins favorables : les retraités (29 %, contre 25 % Renaissance), les cadres (22 %, contre 21 % PS), les habitants des grandes agglomérations (27 %, contre 19 % Renaissance), les diplômés du supérieur (23 %, contre 22 % Renaissance) et chez les Français qui bouclent leurs fins de mois sans se restreindre (28 %, contre 20 % Renaissance) », comme le commente le directeur d’études de l’institut Elabe, Vincent Thibault.

Le deuxième creuse son sillon, estimé selon les différentes études, entre 12 et 14 % des intentions de votes, entre 1 et 4.5 points derrière Valérie Hayer. Bénéficiant d’une plus grande notoriété et de bonnes opinions que la candidate Renaissance, la tête de liste PS-Place Publique est également celle qui bénéficie du pourcentage de rejet le moins important (31 %), selon le baromètre politique de Odoxa, réalisé par Mascaret pour Public Sénat et la presse quotidienne régionale. Le député européen sortant apparaît également comme la 8e personnalité politique préférée des Français (sur 24 testées), à égalité avec l’insoumis François Ruffin (23 %). Loin derrière, Valérie Hayer plafonne en 19e position, à égalité avec François-Xavier Bellamy (13 %). Quant à Jordan Bardella (36 %), il est seulement devancé par l’ancien Premier ministre et maire du Havre, Edouard Philippe (39 %), dépassant pour la première fois Marine Le Pen (35 %).

Point fort de la tête de liste socialiste, il apparaît comme le candidat « le plus sympathique » et « le plus honnête », à égalité avec Jordan Bardella, selon l’institut Harris Interactive. Point faible cependant de : il dispose d’un socle électoral incertain, seulement 52 % des sondés se prononçant en sa faveur se déclarant certains de voter pour lui le 9 mai prochain, selon l’institut Elabe, à l’image des autres listes de gauche (54 % pour LFI, 42 % pour EELV).

Rude bataille pour la 4e place

Si le suspense est total concernant la 2e place, il semble aujourd’hui encore plus difficile de déterminer qui sera 4e, les listes de Manon Aubry (LFI), Marie Toussaint (EELV), François-Xavier Bellamy (LR) et Marion Maréchal (Reconquête), se tenant toutes dans un mouchoir de poche entre 5 et 8 % d’intentions de vote, tout cela avec une base électorale relativement incertaine.

La tension est d’autant plus palpable pour ces listes que, toutes se situent à un moment donné, dans la marge d’erreur par rapport à la barrière fatidique des 5 %, seuil nécessaire pour envoyer des élus au Parlement européen. Derrière ce quatuor, la liste du Parti communiste, emmenée par Léon Deffontaines semble distancée, stagnant depuis le début des enquêtes entre 2 et 3 % des intentions de votes.

Défiance généralisée en la politique

Rappelons néanmoins que comme le disent si bien les différents instituts, « les résultats de [s] sondage [s] doivent être interprétés comme une indication de l’état du rapport de force politique […] [et] ne constituent en aucun cas un élément prédictif des résultats le jour du vote ».

D’autant plus que d’autres baromètres devraient alerter l’ensemble de la classe politique, en atteste la dernière enquête académique du CEVIPOF sur la confiance des Français dans la politique. Selon cette étude, presque 4 Français sur 10 se déclarent méfiants (38 %) en hausse de 9 points par rapport à l’année dernière, au plus haut depuis 15 ans. En outre, seulement 15 % affirmant avoir confiance, en baisse de 8 points.

Plus inquiétant encore, la défiance dans la politique s’accentue, puisque plus de 2 Français sur 3 (68 %) estiment que « la démocratie ne fonctionne pas très bien ou pas bien du tout » (+ 4 points), et 1 sur 2 (49 %) assure s’intéresser « peu ou pas du tout à la politique » (+ 3 points). De manière générale, seulement 30 % des Français déclarent avoir confiance en la politique, une donnée inférieure aux 3 autres pays testés, que ce soient l’Allemagne (45 %), la Pologne (54 %), ou encore l’Italie (33 %).

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