L’exécutif est en grande difficulté dans l’opinion publique cet automne. Pour le deuxième mois d’affilée, 75 % des Français affirment qu’Emmanuel Macron n’est pas un bon président de la République, selon le baromètre politique d’Odoxa-Mascaret, réalisé pour Public Sénat et la presse régionale les 23 et 24 octobre 2024. Malgré des apparitions médiatiques plus rares, et désormais centrées sur la politique internationale, le chef de l’État reste à son plus haut niveau d’impopularité mesuré en septembre par le baromètre, battant le record de décembre 2018 en pleine crise des Gilets Jaunes. Jamais depuis la fin du mandat de François Hollande (78 % d’impopularité), l’hôte de l’Élysée n’avait suscité un niveau de rejet aussi prononcé.
En dehors d’une solide popularité dans sa famille politique, avec 87 % de bonnes intentions chez les sympathisants Renaissance, Emmanuel Macron est rejeté par une large partie de tous les autres courants, y compris chez les Républicains, alors que ces derniers participent désormais à la coalition gouvernementale. Le président de la République est rejeté par 59 % des sympathisants du parti de droite.
Un niveau historiquement bas pour un Premier ministre un mois et demi après son installation
La situation est moins dégradée à Matignon, mais le peu de capital dont bénéficiait Michel Barnier à son arrivée le mois dernier s’érode. 62 % des personnes interrogées disent qu’il n’est pas un bon Premier ministre, c’est 3 points de plus que dans le dernier baromètre publié il y a un mois. La présentation du budget le 10 octobre n’y est sans doute pas étrangère, car les trois quarts des Français se montrent très critiques sur le projet de loi de finances, dans la même enquête.
Avec 37 % de bonnes opinions, l’ancien commissaire européen est à un niveau plus bas que Gabriel Attal au moment de son départ (42 %). Dans l’historique du baromètre qui remonte jusqu’à Manuel Valls en 2014, c’est même la première fois qu’un Premier ministre tombe aussi bas seulement un mois et demi après son arrivée à Matignon.
Populaire à Renaissance avec 73 % de bonnes intentions, Michel Barnier fait mieux auprès des sympathisants LR, avec une cote de 75 %. Le chef du gouvernement est, à l’inverse, massivement rejeté à gauche (avec 90 % de mécontents chez les sympathisants de la France insoumise par exemple), et dans une proportion un peu moins élevée chez les électeurs du Rassemblement national. Ces derniers sont 67 % à penser qu’il est un mauvais Premier ministre.
Edouard Philippe et Gabriel Attal restent les personnalités politiques les plus populaires
Le palmarès de l’adhésion reste en octobre dominé par deux anciens Premiers ministres d’Emmanuel Macron, avec en tête Edouard Philippe, qui suscite de la sympathie chez 40 % des Français. Le maire Horizons du Havre est suivi de très près par le dernier Premier ministre issu du camp présidentiel, Gabriel Attal. Le député, qui devrait se disputer avec Elisabeth Borne la présidence du mouvement Renaissance, recueille 38 % de bonnes opinions (-1 point sur un mois). Viennent ensuite dans le classement les deux principaux visages du Rassemblement national : Jordan Bardella avec 36 % de soutiens (+ 1 point) et Marine Le Pen 36 % (cote de popularité inchangée).
Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, fait une entrée dans le top 10, avec 23 % de bonnes opinions, juste derrière sa collègue de la Culture Rachida Dati (24 %) et l’ancien président de la République François Hollande (25 %).
Face au dérapage marqué des finances publiques au cours des derniers mois, la cote de Bruno Le Maire, qui a quitté Bercy le mois dernier, décroche de 6 points, et tombe à 17 % de bonnes opinions.
Méthodologie : l’enquête a été réalisée les 23 et 24 octobre 2024, sur Internet, auprès d’un échantillon de 1 005 Français, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon est assurée par la méthode des quotas appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, niveau de diplôme et profession de l’interviewé après stratification par région et catégorie d’agglomération.
Chaque sondage présente une incertitude statistique que l’on appelle marge d’erreur. La marge d’erreur dépend de la taille de l’échantillon ainsi que du pourcentage observé. Par exemple, dans un échantillon de 1 000 personnes, si le pourcentage observé est de 20 % ou de 80 %, la marge d’erreur est égale à 2,5 points : le pourcentage réel est donc compris entre 17,5 % et 22,5 %.