Les Français portent un jugement sévère sur les institutions et la moralisation de la vie publique, selon un sondage IFOP-FIDUCIAL pour Public Sénat et Sud Radio
Egalité, corruption, dépassées, Charles de Gaulle sont les principaux mots, sentiments ou images qui viennent à l’esprit des Français quand ils pensent aux institutions. Selon un sondage IFOP-FIDUCIAL pour Public Sénat et Sud Radio, seulement 10% des français pensent que les institutions de la Cinquième République doivent être maintenues en l’état.
En outre, 62 % des Français n’ont pas confiance en l’Assemblée nationale, le Sénat et la présidence de la République.
Le système politique démocratique toujours approuvé
Pour 88 % des Français, le système politique démocratique est bon pour la France. Néanmoins 60% pensent que notre démocratie ne fonctionne pas bien. Ce chiffre était de 48% en 2009 et met en lumière un désir de participation politique. 69 % des sondés aimeraient que les citoyens décident de ce qui leur semble le meilleur pour le pays. C’est même la première des réformes à mettre en place pour 20% des Français.
A noter que 80% des électeurs de Marine Le Pen juge que la démocratie ne fonctionne pas en France. A l’inverse 63% de l’électorat d’Emmanuel Macron pense que celle-ci fonctionne bien.
Réforme des institutions et moralisation : Jean-Luc Mélenchon plébiscité
La longue liste des affaires qui ont entaché la vie politique et la campagne présidentielle font de l’exemplarité un enjeu important de l’élection présidentielle. Selon 28 % des sondés, Jean-Luc Mélenchon devance nettement Emmanuel Macron (18%) et Marine Le Pen (18%) quant à sa capacité à apporter des solutions en matière de moralisation de la vie publique. En effet parmi les mesures les plus approuvées, nous retrouvons beaucoup de mesures du candidat de la France Insoumise : la révocabilité des élus par referendum (80%) ou la convocation d’une Assemblée constituante (74%).
Sur une échelle de 1 à 10, les enjeux liés à la modernisation des institutions et au fonctionnement de la vie politique obtiennent une note moyenne de 6,5. Pour rappel, cet enjeu se situe derrière l’emploi qui obtenait une note moyenne de 7,1 et la sécurité (7). De plus, chez les personnes ayant l’intention de voter Jean-Luc Mélenchon, cet enjeu est le plus fort (6,9).
La réduction du nombre d’élus comme priorité
Les Français interrogés sont massivement favorables à la réduction du nombre de députés et de sénateurs (93%) à égalité avec l’inéligibilité à vie pour les élus ayant été condamnés pour corruption.
Faut-il y voir un effet de l’affaire « Penelope » ? L’interdiction de toute embauche par un ministre ou un élu d’un membre de sa famille est approuvée par 88% des Français.
Parmi les mesures un peu moins approuvées dans ce sondage, nous retrouvons deux propositions de Benoit Hamon : l'adoption d'un « 49-3 citoyen » permettant à 450 000 personnes de bloquer un texte de loi (63%) et l’élection du président pour un septennat non renouvelable (52°%).
Enfin, 56% des sondés désapprouvent l’action de François Hollande en matière de moralisation de la vie publique.
Méthodologie : L’enquête a été menée auprès d’un échantillon de 1866 personnes inscrites sur les listes électorales, extrait d’un échantillon de 2000 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas.