Alors que le gouvernement demande un effort budgétaire de 5 milliards d’euros aux collectivités – « 11 milliards » selon les élus – le socialiste Karim Bouamrane affirme que « Michel Barnier est totalement inconscient ». Le PS a organisé ce matin, devant le congrès des maires, un rassemblement pour défendre les services publics.
Sondage : 51 % des Français accordent leur confiance à Michel Barnier
Par Henri Clavier
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Matignon a trouvé son nouveau locataire, mais le plus dur reste à faire. Plusieurs défis attendent désormais Michel Barnier, notamment la possibilité pour ce dernier d’éviter une motion de censure. Face à une Assemblée nationale fragmentée, de nombreuses questions restent en suspens, notamment la composition du gouvernement et les priorités du futur exécutif en matière de politiques publiques.
Michel Barnier attendu sur le pouvoir d’achat
Selon un sondage de Harris Interactive Toluna, le pouvoir d’achat reste la principale préoccupation des sondés. 62 % d’entre eux font du pouvoir d’achat le domaine prioritaire d’action pour le gouvernement que formera Michel Barnier. L’ancien négociateur du Brexit sera également attendu sur le système social (39 %), l’immigration et l’insécurité (39 %). Sur le perron de Matignon, lors de la passation de pouvoir, Michel Barnier a évoqué plusieurs chantiers prioritaires comme « l’accès aux services publics », « la sécurité au quotidien », « la maîtrise de l’immigration », mais aussi le travail et le pouvoir d‘achat. Si ces sujets étaient déjà considérés comme prioritaires avant les législatives, seulement 41 % des sondés pensent que le nouveau Premier ministre est en mesure d’en tenir compte de manière satisfaisante.
Malgré une période politiquement troublée et après deux mois d’hésitations pour nommer un Premier ministre, la réforme des institutions n’est une priorité que pour 9 % des sondés. La culture, la laïcité et la recherche sont les autres domaines considérés comme les moins prioritaires.
Une confiance relative pour les futurs chantiers
51 % des personnes interrogées déclarent faire confiance à Michel Barnier. Parmi les premiers ministres nommés par Emmanuel Macron, seule Élisabeth Borne suscitait moins de confiance, quand son prédécesseur, Gabriel Attal culminait à 56 %. Malgré la confiance accordée par une courte majorité des interrogés, la confiance en fonction de la proximité partisane est bien plus nuancée. Le soutien est massif chez les sympathisants de Renaissance et de LR qui le soutiennent, respectivement, à 93 % et à 87 %. Chez les autres formations politiques, la confiance suscitée par Michel Barnier ne dépasse pas les 45 %. Pour les partisans du RN, qui a annoncé qu’il ne censurerait pas automatiquement Michel Barnier, ils ne sont que 40 % à lui faire confiance. Sur la capacité de Michel Barnier à former un gouvernement résistant à une motion de censure, ils ne sont que 42% des sondés à y croire. Une confiance manifeste chez les sympathisants de Renaissance (75%) et de LR (71%).
La composition du gouvernement sera également l’un des principaux défis de Michel Barnier s’il souhaite se maintenir à Matignon. Une majorité des sondés (58 %) désire un gouvernement composé de ministres issus de la société civile. Le premier parti politique cité pour intégrer le gouvernement est le Parti socialiste (50 %). La moitié des interrogés souhaitent donc voir des ministres socialistes intégrer le gouvernement, un gage d’ouverture. Néanmoins, l’ensemble du Nouveau Front Populaire, dont le PS, fustige la nomination d’un Premier ministre de droite et Olivier Faure a déclaré ce matin, sur France Inter, qu’aucune personnalité du PS ne rentrerait dans un gouvernement dirigé par Michel Barnier. Sur la question de la composition du gouvernement et de l’orientation politique des ministres, l’opinion apparaît partagée. 49 % espèrent des ministres issus des rangs de LR, 48 % du RN, 46 % des écologistes et 45 % de chez Horizons. L’enquête fait apparaître un certain flou sur la future composition du gouvernement, chaque camp politique souhaitant voir des ministres issus de son parti être nommés au gouvernement.
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Méthodologie :
L’enquête a été réalisée en ligne, le 5 septembre, auprès d’un échantillon représentatif de la population française de 1002 personnes âgés de plus de 18 ans. Pour un échantillon de 1000 personnes, si le pourcentage mesuré est de 10% la marge d’erreur est égale à 1,8%. Dans ce cas, il y a 95% de chance pour que le pourcentage réel soit compris entre 8,2% et 11,8%.
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