Salon de l’Agriculture : « le gouvernement et Jordan Bardella sont un peu des clowns », tacle l’insoumise Manon Aubry
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En retrait des débats autour de la crise agricole, la France insoumise n’en reste pas moins critique de ses deux principaux adversaires politiques : le gouvernement et le Rassemblement national. L’eurodéputée – et tête de liste des Insoumis pour les prochaines élections européennes – Manon Aubry, moque les passes d’armes ayant fusé durant tout le week-end entre la majorité présidentielle et le parti d’extrême droite : « J’ai le sentiment que le gouvernement et Jordan Bardella sont un peu des clowns » persifle l’élue de gauche. Mais c’est sur le président de la République que ses critiques se font les plus dures, lui qui, selon Manon Aubry, « vient au salon, crée des incidents », et fait de ce salon « le Salon de l’Agriculture le plus chaotique de l’histoire ».
« Il reprend notre narratif »
Surtout, Manon Aubry reproche au Président et au gouvernement de tenir des propos en contradictions avec leurs actes : « Il ne peut pas venir le samedi taper le cul des vaches et la même semaine (avoir) deux nouveaux accords qui vont être votés au Parlement européen avec le Chili et le Kenya qui vont placer nos agriculteurs en concurrence déloyale ». Comme Jordan Bardella, qui a déclaré dimanche lors de sa visite au Salon de l’agriculture vouloir « sortir des accords de libre-échange », Manon Aubry pointe du doigt les textes commerciaux passés entre l’Union européenne et les différentes régions du monde, qu’elle considère comme étant à l’origine du mal-être agricole via une forme de dumping social.
Seul motif minimal de satisfaction, l’évocation par l’exécutif d’un « prix plancher » pour garantir le revenu des agriculteurs. « Il reprend notre narratif », fait mine de se réjouir Manon Aubry. « Quitte à reprendre les propositions de la France insoumise, allez jusqu’au bout », enjoint l’élue au Parlement européen, « appliquez-les immédiatement, bloquez les marges des entreprises agro-industrielles et garantissez un revenu décent à l’ensemble des agriculteurs ». Mais le projet d’Emmanuel Macron n’est pas calqué sur l’idée des Insoumis, comme l’a martelé la ministre déléguée à l’Agriculture, Agnès Pannier-Runacher, lundi matin sur Public Sénat. « Si c’est pour annoncer des prix plancher uniquement au niveau européen et les avoir pour la Saint Glinglin, ce n’est pas la peine », explique Manon Aubry, amère, pour qui les décisions prises ces derniers jours par Emmanuel Macron sont la preuve que « manifestement, le président de la République n’a rien compris à la colère agricole ».
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