Malgré une avancée sur les retraites, avec un retour à la table des discussions avec les partenaires sociaux, « le compte n’y est pas » pour une bonne partie des socialistes, après le discours de politique générale de François Bayrou. Pourtant, « il y avait un accord » avec les ministres, confie le patron des sénateurs PS, Patrick Kanner. Mais le premier ministre s’est montré peu précis, voire maladroit, pour donner le change au PS.
Retraites : « Élisabeth Borne s’est-elle fait greffer une calculette à la place du cœur ? », demande Laurent Jacobelli (RN)
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Alors qu’Élisabeth Borne a commencé à tracer les contours de la future réforme des retraites du gouvernement dans une interview donnée au Parisien, le Rassemblement national est toujours « totalement et complètement » opposé à cette réforme, confirme le député RN Laurent Jacobelli. Sur la méthode, déjà, il se dit « choqué par cette déclaration » : « C’est étonnant quand on est parlementaire de connaître les grandes lignes de cette réforme si importante dans la presse. Ce gouvernement est obtus et déteste les oppositions. »
« Ce gouvernement n’obéit pas aux Français, mais à Bruxelles »
Sur le fond ensuite, Laurent Jacobelli se demande « si Mme Borne s’est fait greffer une calculatrice à la place du cœur. » « Le modèle social français est un modèle solidaire et fraternel, et elle veut en faire un modèle économiquement performant », déplore ainsi le député de Moselle.
Même sur ce point, Laurent Jacobelli s’inscrit en faux par rapport aux arguments du gouvernement sur la soutenabilité financière du système des retraites français : « On nous fait le coup à chaque fois, les caisses sont plus pleines cette année que prévu. Le Conseil d’Orientation des Retraites (COR) nous dit que nous serons à l’équilibre au milieu des années 2030. Pour quelques années difficiles, on va casser un modèle social. »
D’autant plus que, pour le député RN, on « renflouerait un peu les caisses des retraites en vidant celles du chômage » : « Un Français sur deux qui part à la retraite n’est pas en emploi. Le vrai problème, c’est l’emploi des seniors, et en général, plus il y aura d’emplois, plus il y aura de cotisations. »
D’après Laurent Jacobelli, la seule raison pour laquelle l’exécutif veut mener cette réforme des retraites, c’est pour « obéir à Bruxelles » : « Ce gouvernement n’obéit pas aux Français. Pourquoi on fait cette réforme des retraites ? Disons-le. Le plan de relance financé par Bruxelles a une clause et dans cette clause il est imposé à la France de faire une réforme des retraites. »