Le gouvernement compte, dans sa nouvelle loi agricole, « faciliter » l’installation de réserves d’eau pour l’agriculture en simplifiant les procédures, sur fond de colère des agriculteurs qui perdure depuis plus d’un mois. « Ce dont nous parlons, c’est de faire du stockage d’eau », a fait valoir Agnès Pannier-Runacher, réfutant le terme de « bassines ». « Depuis que les humains font de l’agriculture, ils stockent de l’eau », a-t-elle ajouté, alors que ces infrastructures sont contestées par une partie des militants écologistes, notamment dans l’ouest de la France, où de violentes manifestations ont eu lieu ces derniers mois. Mais la construction de réserves d’eau supplémentaires pour faire face au dérèglement climatique fait partie des revendications soulevées lors des manifestations.
Fin janvier, le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, avait déjà affiché sa volonté d’accélérer la construction de réserves d’eau en présentant un fonds de 20 millions d’euros destiné à améliorer le stockage et l’efficacité de l’irrigation. Samedi, lors d’une visite houleuse pour l’ouverture du Salon de l’agriculture, Emmanuel Macron s’était engagé à « reconnaître notre agriculture et notre alimentation comme un intérêt général majeur de la nation française », ce qui pourrait faciliter de tels projets. La mesure doit encore être explicitée, mais elle ressemble à la présomption d’intérêt public majeur dont peuvent bénéficier par exemple des projets d’éoliennes ou de centrales solaires, lorsque leur construction risque de mettre en danger des espèces ou des habitats protégés. « Je l’ai fait pour les énergies renouvelables », a dit Mme Pannier-Runancher au sujet de la simplification des procédures administratives.