Les élections législatives 2022 resteront dans l’histoire. Le scrutin a réservé de nombreuses surprises et la prochaine législature s’annonce très compliquée pour Emmanuel Macron. L’essentiel à retenir du scrutin.
Enorme abstention de 54 %
Ce n’est pas le record de 2017, mais presque. Encore une fois, l’abstention atteint des sommets. Pour ce second tour, elle est de 54 %. Au premier tour, elle était de 52,49 %.
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Echec pour Emmanuel Macron : la majorité relative va le contraindre à négocier ses réformes
La majorité présidentielle n’obtient pas de majorité absolue (289 sièges), qui lui aurait permis de gouverner sans difficulté. Avec un total de 234 sièges (162 pour Renaissance (LREM), 45 pour le Modem, 27 pour Horizons), Emmanuel Macron se retrouve contraint à trouver des majorités de circonstances, texte par texte, ou à trouver un accord de législature avec une autre formation. Mais les LR ont déjà rejeté toute main tendue, et entendent rester dans l’opposition, certes « constructive ». Le chef de l’Etat n’aura donc pas d’autres choix que de trouver des « compromis », comme l’affirme sa première ministre Elisabeth Borne.
Même si Ensemble arrive en tête, c’est un échec retentissant pour Emmanuel Macron. « Nous essuyions un véritable revers », réagit François Patriat. Richard Ferrand, président LREM de l’Assemblée nationale, Christophe Castaner, président du groupe LREM de l’Assemblée, et Patrick Mignola, à la tête des députés Modem, soit trois piliers de la majorité, sont battus. Ce soir, la majorité présidentielle avance dans un brouillard total.
S’il n’arrive pas à trouver de majorité pour voter ses réformes, c’est sa capacité à agir qui sera mise en cause. Dans le pire des scénarios, il pourrait au mieux devoir renoncer en partie à certains points de son programme, voire se retrouver totalement empêché. Il lui restera toujours l’option du 49-3, mais dont l’usage est limité, est, dernière carte, la dissolution de l’Assemblée…
La Nupes réussit en partie son pari mais LFI échoue à être le premier groupe d’opposition
De son côté, Jean-Luc Mélenchon, qui a mené la Nupes, réussit en partie son pari. En partie seulement car c’est la fourchette basse pour lui. En transformant les législatives en troisième tour de la présidentielle, en appelant à l’élire premier ministre, il avait d’abord réussi un coup politique. La gauche profite pleinement du mode de scrutin majoritaire uninominal à deux tours. L’union avec EELV, le PS et le PCF a permis de gagner des sièges, au PS de conserver un groupe et à EELV d’en gagner un.
Mais le leader Insoumis n’a pas seulement échoué à trouver une cohabitation qui l’aurait mené à Matignon. Malgré 79 députés, il ne parvient pas à devenir le premier groupe d’opposition, face à une forte poussée du RN.
En position de groupe charnière, les LR refusent toute alliance avec Macron et restent dans l’opposition
Les LR limitent la casse dans ce scrutin, avec 75 sièges LR/UDI/divers droite. Les LR avaient 100 députés jusqu’ici. Surtout, du fait de la majorité relative d’Emmanuel Macron, ils se retrouvent à jouer le groupe pivot. Autrement dit, le chef de l’Etat pourrait avoir besoin d’eux pour faire adopter ses réformes, comme les retraites.
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Mais dès dimanche soir, Christian Jacob a opposé une fin de non-recevoir. Les LR restent dans l’opposition et n’entendent pas « sauver Emmanuel Macron », comme dit Aurélien Pradié, secrétaire général des LR. La droite sera cependant une opposition « constructive ». Traduction : elle sera prête à voter certains projets de loi, mais à ses conditions…
La surprise de la poussée RN
On l’avait peu entendue pendant la campagne des législatives, après sa défaite de la présidentielle. Pourtant, Marine Le Pen pouvait afficher un sourire, au soir du second tour des législatives. Le RN a fait mentir les sondages. Il réussit son meilleur résultat dans ce scrutin, en envoyant pas moins de 90 députés à l’Assemblée. Le parti d’extrême droite sera donc le premier groupe d’opposition à l’Assemblée. Un symbole.
Ces ministres et figures de la Macronie balayés au second tour
12 ministres sur 15 sont sortis victorieux des législatives. La premier ministre Elisabeth Borne l’emporte, mais sans une large avance, avec seulement 52,46 % des voix.
Tous les ministres n’ont pas eu cette chance. Amélie de Montchalin, qui avait été promue ministre de la Transition écologique, a été nettement battue dans l’Essonne par le socialiste Jérôme Guedj (53,36 %). En pleine crise hospitalière, la ministre de la Santé Brigitte Bourguignon n’a pas su convaincre une majorité d’électeurs. Elle s’incline de peu face à Christine Engrand (RN), 50,06 % contre 49,94 %. Seulement 56 voix les séparent. La secrétaire d’État chargée de la Mer, Justine Bénin, subit une déroute en Guadeloupe, n’obtenant que 41,35 %.
Autres personnalités de la majorité battues : Richard Ferrand, président LREM de l’Assemblée nationale, Christophe Castaner, président du groupe LREM de l’Assemblée, et Patrick Mignola, à la tête des députés Modem.