Alors que le gouvernement demande un effort budgétaire de 5 milliards d’euros aux collectivités – « 11 milliards » selon les élus – le socialiste Karim Bouamrane affirme que « Michel Barnier est totalement inconscient ». Le PS a organisé ce matin, devant le congrès des maires, un rassemblement pour défendre les services publics.
Résultats législatives : en cas de triangulaire au second tour, qui se désiste ?
Publié le
Les consignes de vote des différents partis pour ce second tour ne sont pas encore toutes très claires, mais déjà de nombreux candidats qualifiés dans des triangulaires ont déjà annoncé leur retrait. Le temps presse, ils ont jusqu’au 2 juillet, 18 heures, pour se déclarer candidat ou non pour le second tour des législatives prévu le dimanche 7 juillet.
Selon un décompte du Monde, dans les 306 circonscriptions où trois candidats étaient qualifiés au second tour, pour le moment, 189 personnalités arrivées en troisième position se sont d’ores et déjà désistés. Dans trois des cinq circonscriptions en situation de quadrangulaire, trois candidats ont également annoncé leur retrait.
Une majorité de désistements venus des rangs du Nouveau Front populaire
La grande majorité des désistements, 120 sur 192, viennent pour le moment du Nouveau Front populaire (NFP). Un chiffre qui s’explique d’abord par le plus grand nombre de circonscriptions où la coalition se retrouve en troisième place, et donc en position de désistement. En effet, sur les 311 triangulaires ou quadrangulaires, le bloc de gauche se retrouve en troisième ou quatrième position dans 131 circonscriptions, contre 96 pour Ensemble.
Dès l’annonce des résultats du premier tour ce 30 juin, le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure, la secrétaire nationale des Écologistes Marine Tondelier et le président de Place publique Raphaël Glucksmann ont appelé à un retrait systématique des candidats du NFP arrivés en troisième position et à un soutien au candidat qualifié opposé au Rassemblement national. Du côté de La France insoumise, la consigne est plus nuancée : seuls les candidats LFI arrivés 3ème dans une circonscription où le RN est en première place doivent se désister, sans pour autant être obligés d’appeler au soutien du candidat restant face à l’extrême droite.
LFI se désiste pour « sauver » Élisabeth Borne, mais pas face à Gérald Darmanin
C’est l’un des cas les plus emblématiques, dans la 6ème circonscription du Calvados, le candidat du NFP, sous l’étiquette LFI, se désiste au bénéfice d’Élisabeth Borne, arrivée en deuxième position face à un candidat du Rassemblement national. Interrogé à ce sujet sur le plateau de TF1 le soir du 30 juin, Olivier Faure « assume » de « sauver » l’ex-Première ministre. Dans le communiqué annonçant son retrait, Noé Gauchard n’appelle pour autant pas explicitement ses sympathisants à voter pour Élisabeth Borne.
Autre situation, à Tourcoing, Gérald Darmanin est arrivé en tête d’une triangulaire dans laquelle la candidate LFI, Leslie Mortreux, est en troisième position. Si elle n’a pas encore pris officiellement position de son côté, le coordinateur de La France insoumise Manuel Bompard annonçait ce 1er juillet au micro de RTL que Leslie Mortreux ne se désisterait pas au profit du ministre de l’Intérieur, « puisque ce n’est pas le RN qui est arrivé en tête dans cette circonscription ».
À gauche, des désistements aussi en faveur d’autres candidats de gauche
Du côté des candidats LFI « purgés » par le parti, qui se sont présentés en tant que dissidents, la situation est plus compliquée. Sur le plateau de TF1 ce 1er juillet, Raquel Garrido, arrivée troisième dans sa circonscription de Seine-Saint-Denis, derrière une candidate UDI et avec le candidat du NFP Aly Diouara en tête, se dit « prête » à se désister. Mais elle demande aux candidats des autres circonscriptions concernés par ces « purges » de faire de même. Une consigne qui a été suivie par Allan Popelard à Marseille, investi par La France insoumise face au candidat dissident Hendrik Davi. Celui-ci s’est désisté pour éviter de diviser les voix de la gauche, alors que le candidat du RN est arrivé légèrement en tête au premier tour.
En Essonne, le socialiste Jérôme Guedj, qui a refusé de rejoindre le Nouveau Front populaire, bénéficiera aussi de désistements à gauche. Son ancienne suppléante, candidate face à lui au premier tour, se retire et laisse donc Jérôme Guedj affronter une candidate RN au second tour.
67 candidats Ensemble annoncent leur désistement
Du côté de la coalition présidentielle, réunie sous la bannière Ensemble, les consignes de désistement ressemblent davantage à du cas par cas. Le 30 juin, Gabriel Attal a appelé au retrait des candidats du parti « dont le maintien en troisième position ferait élire un député du Rassemblement national face à un autre candidat qui défend, comme nous, les valeurs de la République ». De son côté, le président d’Horizons Édouard Philippe appelle clairement ses candidats à faire barrage à la fois au RN et à LFI.
Dans les faits, selon le décompte du Monde, dans les 311 circonscriptions en situation de triangulaires ou de quadrangulaires, 67 candidats Ensemble ont annoncé leur désistement. Un chiffre moindre comparé à celui des désistements côté NFP, qui s’explique en partie par le fait que le bloc présidentiel se retrouve moins en situation de troisième ou de quatrième place que le Nouveau Front populaire dans ces circonscriptions.
Les ministres Marie Guévenoux, Fadila Khattabi et Sabrina Agresti Roubache se retirent
Dès le 30 juin au soir, plusieurs personnalités ont annoncé leur désistement. Première à s’être retirée : Albane Branlant, candidate Renaissance dans la Somme, elle s’est désistée en faveur de François Ruffin, arrivé second derrière le RN. Malgré les réticences du parti présidentiel à demander le retrait de ses candidats face à ceux de La France insoumise, ils sont donc plusieurs à se désister sur le terrain. C’est également le cas dans la Sarthe, où la candidate Ensemble arrivée troisième avec seulement 35 voix de moins que la candidate insoumise s’est désistée pour tenter d’éviter l’élection de Marie-Caroline Le Pen – la sœur de Marine Le Pen – arrivée en tête.
En Seine-Maritime, à l’encontre des consignes de son parti, le candidat Horizons Laurent Bonnaterre a également décidé de se retirer au profit de la députée sortante insoumise Alma Dufour.
Plusieurs membres du gouvernement ont également annoncé leur désistement. C’est le cas de la secrétaire d’État chargée de la Ville Sabrina Agresti Roubache, qui a annoncé son retrait à Marseille, après être arrivée troisième derrière les candidates RN et NFP. Dans un communiqué publié sur Twitter, la ministre déléguée chargée des outre-mer Marie Guévenoux a également annoncé son désistement dans l’Essonne, où une candidate écologiste du NFP est arrivée en tête devant le RN. En Côte d’Or, la ministre déléguée chargée du Handicap Fadila Khattabi appelle à voter pour le candidat socialiste du NFP, contre le RN arrivé en tête.
Pour aller plus loin