Jordan Bardella : Presentation projet RN pour les europeennes

Résultats du RN aux élections législatives : « Peut-être que l’on a surestimé l’effet Bardella », estime Jean-Yves Camus

Annoncés proches d’une majorité absolue de sièges à l’Assemblée nationale, le RN et ses alliés, victimes du front républicain, sont balayés aux portes du pouvoir. Un échec majeur alors même que plusieurs projections donnaient une majorité absolue pour le RN après les résultats du premier tour.
Henri Clavier

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Selon les résultats provisoires du ministère de l’intérieur, le RN et ses alliés récoltent environ 10,6 millions de voix soit environ autant qu’au premier tour, symptomatique de l’échec du Rassemblement national à mobiliser son électorat, enjeu clé des élections législatives. En effet, malgré l’apport d’une partie des LR avec Éric Ciotti, le parti à la flamme ne parvient pas à atteindre son record de voix sur une élection qui culmine à une peu plus de 13 millions, lors du second tour de l’élection présidentielle. « Ce que l’on peut dire c’est que s’il leur manque, effectivement 2 millions de voix, il y a une raison, peut-être que l’on a surestimé l’effet Bardella. Il est clair que le RN n’a pas assez de militants sur le terrain pour mobiliser en vue du deuxième tour. A priori, ils n’ont pas réussi à mobiliser davantage qu’au premier tour, ils restent loin du score de Marine Le Pen au second tour en 2022 », juge Jean-Yves Camus, Codirecteur de l’Observatoire des radicalités politiques à la Fondation Jean-Jaurès. 

« Il y a sûrement eu un excès de confiance de la part du RN » 

Bien qu’arrivé en tête dans une grande majorité de circonscriptions, le RN n’a pas réussi à concrétiser son avance, dans un entre-deux tours marqué par les désistements. « Il y a sûrement eu un excès de confiance de la part du RN après les européennes, les révélations de l’entre-deux tours sur les candidats n’ont pas non plus aidé à mobiliser. Par ailleurs, il y a toujours un problème d’image et un manque de crédibilité », estime Jean-Yves Camus. A travers ce dernier point, c’est l’absence de formation du personnel politique du RN qui semble être exposée. « On avait un vote seulement sur étiquette, qui ne s’appuyait que sur la personnalité de Marine Le Pen et de Jordan Bardella. Des candidats affichaient uniquement ces deux visages sur leurs tracts », rappelle Jean-Yves Camus qui pointe la difficulté à mobiliser dans 577 circonscriptions dans ces conditions. 

Par ailleurs, certains facteurs de la faiblesse historique du RN à l’Assemblée nationale restent vrais, notamment le scrutin uninominal majoritaire à deux tours. « Le scrutin majoritaire à deux tours reste un frein majeur pour le RN qui subit un barrage républicain qui avait déjà donné des signes de force dès le premier tour avec le taux de participation le plus élevé depuis 1981 ou encore le nombre de procurations records », confirme Jean-Yves Camus.

L’échec de l’alliance avec Éric Ciotti

Autre enseignement de cet échec de la stratégie de Marine Le Pen, l’union des extrêmes droites n’a pas fonctionné malgré le débauchage d’Éric Ciotti, alors président de LR. L’élu des Alpes-Maritimes n’avait pas réussi à entraîner un nombre conséquent de cadres de LR avec lui. « LR s’en sort bien ce qui est quand même la preuve que le parti tient debout, malgré la tentative de Ciotti qui a d’ailleurs totalement échoué. La parole des cadres de LR est encore écoutée », note Jean-Yves Camus, insistant sur le rejet d’une partie importante de l’électorat LR pour les idées de Marine Le Pen.

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