Le groupe PS misait sur une stabilité avant le scrutin, voire « un petit gain ». Dans les grandes tendances, ça se confirme. Au soir des résultats de ces sénatoriales 2023, le groupe PS se maintient. Il reste le premier groupe d’opposition, et de gauche, au Sénat. Les sénateurs PS peuvent aussi s’enorgueillir de rester deux fois plus nombreux que les députés PS.
Pour le groupe PS, « nous avons une stabilité, car nous avons 33 élus par rapport à 33 sortants » sur 64 sénateurs, a expliqué sur le plateau de Public Sénat son président, Patrick Kanner, qui ajoute que « des résultats en Outre-Mer peuvent nous permettre d’envisager une progression ». Le groupe écologiste devrait lui gagner 3 ou 4 sièges, et le groupe communiste 2 ou 3. « Comme tout le monde progresse, peut-être que la barre des 100 sénateurs de gauche pourrait être atteinte », espère Patrick Kanner. C’était l’objectif que s’étaient fixés les trois groupes de gauche du Sénat. Pour rappel, il n’y a pas de Nupes à la Haute assemblée.
Patrick Kanner réélu dans le Nord, Laurence Rossignol réussit son atterrissage dans le Val-de-Marne
Comme la droite, le PS a dû faire face à certaines divisions. C’est le lot de toutes sénatoriales. Dans le Nord, où Patrick Kanner était candidat, l’autre sortante Martine Filleuil a présenté sa liste dissidente, mécontente d’avoir été évincée de la liste officielle, au profit de d’Audrey Linkenheld, première adjointe de Martine Aubry à la mairie de Lille. Ce qui n’a pas empêché la lilloise d’être élue.
Dans le Val-de-Marne, la liste PCF-PS fait deux sièges, avec le communiste Pascal Savoldelli et la socialiste Laurence Rossignol. L’arrivée dans ce département de la sénatrice de l’Oise, Laurence Rossignol, n’a pas été évidente. La liste officielle devait de plus compter sur une liste socialiste dissidente également, celle d’Akli Mellouli, qui a été élu.
A Paris, l’union de la gauche porte ses fruits
A Paris en revanche, l’union de la gauche, avec une liste PS-EELV-PCF, que la maire de Paris, Anne Hidalgo, a suivie de près, porte ses fruits. Mais dans ce scrutin où les équilibres sont issus des municipales, les écologistes profitent de leur poussée à Paris et remportent trois sièges.
Le PS perd un siège, comparé à 2017. Les sortants Rémi Féraud, qui menait la liste, Marie-Pierre de la Gontrie et Bernard Jomier (apparenté PS) sont réélus. L’adjointe à la mairie de Paris chargée de la propreté, Colombe Brossel, fait son arrivée à la Haute assemblée et va donc devoir lâcher son poste auprès d’Anne Hidalgo.
En Seine-Saint-Denis, Corinne Narassiguin, une proche d’Olivier Faure, est élue
En Seine-Saint-Denis, Corinne Narassiguin, une proche d’Olivier Faure, membre de la direction du PS, est élue. Sa liste gagne un siège, forte des victoires des municipales, comme à Saint-Denis. Le PS gagne un siège aussi en Essonne, où la gauche avait là aussi progressé aux municipales, avec David Ros, le maire d’Orsay.
Le PS remporte un siège à La Réunion, avec Audrey Bélim. Pour les sénateurs représentant les Français établis hors de France, Hélène Conway-Mouret est réélue, mais le PS perd le siège de Jean-Yves Leconte.
Dans les Hautes-Pyrénées, Viviane Artigalas a été réélue. Tout comme, dans les Landes, les deux sortants Monique Lubin et Eric Kerrouche, qui sont réélus dès le premier tour, dans ce département au scrutin majoritaire.
Eric Kerrouche « candidat » pour un « renouvellement des pratiques » à la présidence du groupe
Le second vise déjà une autre élection, avec la présidence de groupe. Eric Kerrouche conteste en effet le poste occupé depuis 2018 par Patrick Kanner. « Candidat » pour un « renouvellement des pratiques », le sénateur des Landes estime que son groupe est « en sous régime par rapport à ce qu’on pourrait faire », a-t-il affirmé à publicsenat.fr. On évoque aussi le nom du sénateur Rachid Temal, réélu dans le Val-d’Oise, comme possible candidat. Les impétrants ont jusqu’à ce lundi, 17 heures, pour se déclarer, avant que le groupe n’élise son président, mardi, à 15 heures. Une élection cache l’autre, au groupe