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Résultats des élections sénatoriales 2023 : le groupe LR en léger recul

Le groupe présidé par Bruno Retailleau perd « 3 ou 4 sénateurs » dans ce scrutin. La majorité sénatoriale peut cependant compter globalement sur « une stabilité », avec un groupe centriste en léger progrès.
François Vignal

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Pour le groupe LR, c’est un plan qui se déroule à peu près sans accroc. Comme attendu, la droite sénatoriale traverse le scrutin de la Haute assemblée avec un certain succès. Le groupe, présidé par Bruno Retailleau, reste à l’issue du vote le premier du Sénat. Il devrait cependant perdre quelques plumes dans la bataille. Le sénateur de Vendée évoque sur Public Sénat « 3 ou 4 sénateurs perdus » pour son groupe. Il faudra cependant attendre le décompte définitif et voir où tous les nouveaux élus siègent. Mais globalement, « on va retrouver une stabilité », soutient le patron des sénateurs LR.

Une quasi-stabilité qui permettra à Gérard Larcher – réélu dans les Yvelines mais dont la liste perd un siège comparé à 2017 – de conserver sans difficulté la présidence du Sénat. Il lui faudra de nouveau l’apport indispensable du groupe Union centriste, présidé par Hervé Marseille, un allié qui sait aussi faire entendre sa voix. Les centristes mise sur « une soixantaine » de sénateurs UC, contre 57 actuellement, soit au moins 3 de plus.

Les LR ont pu profiter des bons résultats des municipales 2020, dans cette élection qui découle directement de ce scrutin local. En effet, les grands électeurs qui élisent les sénateurs sont issus à 95% des conseils municipaux. Et la droite a su conserver un nombre important de villes moyennes, qui sont par ailleurs proportionnellement mieux représentées que les grandes agglomérations aux sénatoriales. Autrement dit, la droite profite d’une forme d’avantage structurel, grâce au mode de scrutin.

La droite résiste à Paris

Malgré plusieurs dissidences dans certains départements, les LR limitent la casse de ce côté-là. A Paris, la présence de trois listes n’a pas empêché la droite de se maintenir avec quatre sièges : trois pour la liste officielle de Catherine Dumas et un pour l’eurodéputée Agnès Evren, qui partait en dissidence. Le sortant Pierre Charon n’a en revanche pas réussi son pari et quitte le Sénat.

Dans les Hauts-de-Seine, la liste officielle de Roger Karoutchi, vice-président LR du Sénat, ne fait que deux sièges. La dissidente de Marie-Do Aeschlimann, adjointe à la mairie d’Asnières-sur-Seine, est élue. Le total droite reste ainsi le même. Dans le Nord, où la multiplication des listes, au nombre de 16, créait l’incertitude, le sortant Marc-Philippe Daubresse ne fait qu’un siège.

Les transferts de maires ex-LR vers Horizons, le parti d’Edouard Philippe, étaient de nature aussi à faire perdre quelques sièges aux LR. Ça se vérifie. Dans la Marne, où le maire de Reims, Arnaud Robinet, a rejoint le parti de l’ancien premier ministre, Horizons envoie un élu à la Haute assemblée, avec Cédric Chevalier.

Plusieurs figures de la droite sénatoriale réélues

Plusieurs figures de la droite sénatoriale étaient candidates dans cette élection. A commencer par le président LR du Sénat lui-même, Gérard Larcher, dans les Yvelines, ou la présidente de la commission des affaires économiques, Sophie Primas, figurait sur sa liste. Sans surprise, ils sont tous les deux réélus.

Dans le Val-de-Marne, le président de la commission des affaires étrangères, Christian Cambon, est réélu également, tout comme le rapporteur général de la commission des finances, Jean-François Husson, en Meurthe-et-Moselle, le président de la commission des affaires européennes, Jean-François Rapin, dans le Pas-de-Calais, ou encore le questeur Philippe Bas, dans la Manche, que le grand public a découvert quand il présidait la commission d’enquête sur l’affaire Benalla. Quant à la présidente de la commission des affaires sociales, Catherine Deroche, elle ne se représentait pas dans le Maine-et-Loire.

Les LR vont continuer à devoir composer avec l’allié centriste

Les LR vont continuer à devoir composer avec l’allié centriste, l’autre jambe de la majorité sénatoriale, sans qui les LR n’ont pas de majorité. L’Union centriste fait en effet entendre au Sénat sa voix et sa place, qui se traduit en termes de postes de vice-présidence ou dans les commissions. Ce n’est pas nouveau, mais ces derniers mois, les centristes n’ont pas hésité à marquer leur différence, au point d’irriter parfois certains sénateurs LR. C’était le cas lors du budget, en défendant la taxation des superprofits, sur le texte énergies renouvelables ou sur l’immigration, où les LR ne veulent pas des régularisations des métiers en tension, contrairement aux centristes, qui compte dans ses rangs des soutiens d’Emmanuel Macron. Mais au Sénat, au risque d’une certaine contradiction, on peut voter pour Emmanuel Macron à la présidentielle tout en soutenant Gérard Larcher pour le plateau. Sûrement le charme baroque du Palais du Luxembourg.

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