La Commission européenne devrait pouvoir entrer en fonction dès le 1er décembre après l’accord entre les trois principaux partis européens sur le collège des commissaires. Un accord qui illustre la place centrale de la droite européenne, prête à s’allier avec l’extrême droite.
Renaissance et ses alliés sont-ils prêts à travailler avec le nouveau Premier ministre, Michel Barnier ?
Par Simon Barbarit
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La droite et le camp macroniste prêts à travailler ensemble ? C’est ce qui ressort des premières réactions à la nomination de Michel Barnier à Matignon. Le Premier ministre LR peut compter sur un relatif soutien de la majorité sortante. « Il n’y aura « pas de censure automatique mais des exigences sur le fond sans chèque en blanc », précise un communiqué de Renaissance.
Soutien a minima de Renaissance
Un soutien a minima qui a interpellé certains LR. « C’est bien ce qui s’appelle soutenir le Premier ministre nommé par le Président de la République en fonction… créateur en 2016 du parti En Marche devenu Renaissance ? Troublant… et guère rassurant », a réagi sur X le rapporteur général du budget au Sénat, Jean-François Husson.
« J’attends de voir la composition du gouvernement et son discours de politique générale pour affûter mon jugement »
Sur X, le sénateur Renaissance Xavier Iacovelli se contente lui de saluer l’action de Gabriel Attal auprès des Français.
Contacté par publicsenat.fr, le patron des sénateurs Renaissance, François Patriat fait part de « son respect de la décision du chef de l’Etat. « Le choix d’un homme d’expérience et de compromis et dont l’enracinement rassurera les élus locaux. Je suis satisfait de voir que les acquis du premier quinquennat d’Emmanuel Macron vont être préservés. Nous serons aux côtés de Michel Barnier pour redresser le pays. Evidemment, j’attends de voir la composition du gouvernement et son discours de politique générale pour affûter mon jugement », précise-t-il.
La sénatrice Modem, Isabelle Florennes insiste sur l’expérience européenne de Michel Barnier. « C’est un européen qui l’a prouvé par les actes et pas que par les mots, et pour nous au Modem, c’est quelque chose qui compte. Je pense qu’i a aussi obtenu des garanties de la part du chef de l’Etat dans la recherche d’économies en vue du prochain budget ».
L’ancien Premier ministre, Edouard Philippe qui a annoncé sa candidature à la prochaine élection présidentielle a, lui, adressé ses « chaleureuses félicitations » au nouveau Premier ministre. « Sa tâche s’annonce rude mais la difficulté ne lui a jamais fait peur. Et nous serons nombreux à l’aider », a-t-il écrit sur X.
« On a toujours dit qu’on était prêt à travailler avec un Premier ministre allant du PS à LR. La nomination de Michel Barnier est une grosse satisfaction. Il a une expérience nationale, européenne et ce qui est important pour nous sénateurs, des élus locaux », rappelle Emmanuel Capus, sénateur Horizons qui ajoute. « Ni le Front Populaire, ni le bloc central, ni le RN n’a gagné les législatives et il était difficile de nommer un Premier ministre Renaissance car il fallait montrer aux Français un signe d’ouverture.
Au Sénat, les centristes qui se sont alliés avec Renaissance aux dernières élections Européennes adressent aussi « leurs sincères félicitations » à Michel Barnier. « Nous devons nous mobiliser au plus vite pour répondre aux préoccupations des Français. Nous souhaitons que l’écoute et le dialogue avec les sénateurs contristes puissent servir cet objectif », a fait part le président du groupe Hervé Marseille dans un communiqué.
Interrogé par Public Sénat, Hervé Marseille indique « compter sur l’esprit de responsabilité des uns et des autres pour trouver des voix de passage vers une majorité ». Le président de l’UDI va échanger avec le nouveau Premier ministre pour « définir les priorités ». « Peut-être faudra-t-il participer à son gouvernement ».
« C’était l’un des seuls hommes de droite à venir aux universités d’été de l’UDF »
Loïc Hervé, sénateur centriste de Haute-Savoie, note que Michel Barnier « coche un certain nombre de cases. « Nous avons une proximité géographique et politique car Michel Barnier a toujours été ouvert aux idées du centre droit. A une certaine époque, c’était l’un des seuls hommes de droite à venir aux universités d’été de l’UDF », se souvient-il.
Michel Barnier a néanmoins soutenu récemment des propositions dures lors de la campagne des primaires comme la tenue d’un référendum et un moratoire sur l’immigration.
Et alors qu’au Sénat, la majorité LR/centristes laissait poindre des signes de fractures ces derniers temps, notamment sur la loi immigration ou encore la taxation des superprofits, Michel Barnier pourrait faire le lien pour rabibocher les deux groupes. « Il y a une vraie proximité générationnelle et politique entre le président du Sénat, Gérard Larcher », souligne Loïc Hervé.
La présidente centriste de la délégation sénatoriale aux collectivités territoriales, Françoise Gatel voit également en Michel Barnier, un homme d’Etat et de dialogue. « L’heure est maintenant au dépassement des clivages et des excès. Les Français aspirent à l’efficacité, à l’apaisement », écrit-elle sur X.
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