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Remaniement : le ministère de la fonction publique disparait, les syndicats tirent la sonnette d’alarme

Alors que son nom circulait pour prendre la suite de Gabriel Attal à l’Éducation nationale, Stanislas Guerini paie au prix fort la volonté présidentielle d’avoir un gouvernement resserré : il vient d’en être exclu. Du moins pour le moment, dans l’attente de la nomination des secrétaires d’Etat et des ministres délégués. Le remaniement signe également la fin de son ministère de plein exercice, celui de la Fonction publique.
Rédaction Public Sénat

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Une décision  vivement critiquée par l’intersyndicale des fonctionnaires

« C’est un très mauvais signal pour la fonction publique et ses cinq millions et demi d’agents qui montre le mépris d’Emmanuel Macron à leur égard » indique la cosecrétaire générale de l’UFSE-CGT (Union fédérale des syndicats de l’État), Céline Verzeletti à Public Sénat.

À la suite de l’annonce de la composition du gouvernement ce jeudi 11 janvier au soir, les noms des secrétaires d’État et ministres délégués se font toujours attendre. Il n’est donc pas exclu que Stanislas Guerrini conserve son portefeuille, mais sous la tutelle de l’un de ses collègues.

Une telle situation ne serait d’ailleurs pas inédite sous la présidence Macron. Jusqu’à 2020, c’était Oliver Dussopt qui État chargé de la fonction publique en qualité de secrétaire d’État rattaché à Bercy.

Une perspective loin de rassurer Céline Verzeletti. « Si la fonction publique devient un secrétariat d’État, les moyens seront amputés et les prérogatives changeront ». Pour la syndicaliste, les enjeux à relever sont bien trop conséquents pour être délaissés à une administration secondaire. Parmi les revendications syndicales figurent au plus haut rang la revalorisation salariale et la perte d’attractivité du secteur.

La disparition du ministère a d’autant plus surpris que Stanislas Guerini avait annoncé un projet de loi de réforme de la fonction publique pour le mois de février. La mesure phare de cette réforme était une prime de mérite dont la portée était loin d’avoir convaincu les syndicats. Ces derniers craignaient de voir apparaître des discriminations et que cette disposition nuise à la cohésion des équipes, mais ils y percevaient surtout un leurre puisque les primes ne sont pas soumises aux cotisations retraites.

L’intersyndicale a l’impression que l’herbe lui a été coupée sous le pied alors que des consultations étaient prévues dès le 10 janvier avec le ministre : « Il y avait des chantiers et des négociations prévus et maintenant on ne sait pas ce qu’il en est, nous sommes dans l’attente », déplore Céline Verzeletti. Quant au maintien de l’ancien ministre, la responsable syndicale est dubitative : « On reprochait à Stanislas Guerrini son manque de consultation, mais s’ils changent de ministre pour changer de tête et pas de cap, autant garder l’ancien ! ». Au cœur des craintes syndicales, il y a avant tout l’absence de négociations. Peu importe qui sera amené à poursuivre cette entreprise, on s’inquiète d’un travail « bâclé » qui augmentera les tensions entre les fonctionnaires et l’exécutif.

Céline Verzeletti met en garde : « À l’approche des Jeux olympiques, ils demandent encore plus d’efforts, ça n’est pas le moment de faire tout et n’importe quoi avec les agents de la fonction publique et ça n’est pas le moment de leur infliger autant de mépris ».

« Le patron des fonctionnaires, le Premier ministre, a décidé d’ignorer ses agents »

Même son de cloche du côté de Force Ouvrière. Deuxième syndicat du secteur, FO estime que « le patron des fonctionnaires, le Premier ministre, a décidé d’ignorer ses agents ».

« A l’heure où des millions d’agents attendent une revalorisation conséquente de leur pouvoir d’achat et une véritable carrière, l’absence de ministère dédié […] est une faute politique », cingle FO dans un communiqué de presse diffusé vendredi.

« Quid des problèmes d’attractivité d’un secteur qui représente près de 20 % de la population active du pays ? », s’inquiète sur X la secrétaire générale de la CFDT fonctions publiques (3e syndicat) Mylène Jacquot. Pour elle, « la seule solution acceptable » serait de rattacher la fonction publique à Matignon, sous l’autorité du Premier ministre.

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