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Réforme des retraites : « Nous voulons faire adopter ce texte sans 49.3 », affirme Stanislas Guerini
Par Louis Heinrich
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En raccourcissant le temps des débats grâce à l’article 38 et l’article 42 du règlement intérieur du Sénat, la majorité de droite est parvenue à ses fins. Dans la nuit de mercredi à jeudi, le Sénat a débattu et fini par voter le point clé du texte de la réforme des retraites, le fameux article 7 sur le recul de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans. « Je suis satisfait que ça avance et qu’on puisse parler du fond du texte. Il est important pour tout le monde que chacun puisse se prononcer », confie le ministre de la Transformation et de la Fonction publiques Stanislas Guerini. « Le débat avait été un formidable gâchis à l’Assemblée nationale », regrette-t-il, pointant une « sur-idéologisation de ce débat ».
« C’est un texte pivot »
Quand le texte quittera le Sénat, une commission mixte paritaire (CMP) entre députés et sénateurs aura lieu le 15 mars pour trouver un compromis. En cas d’échec de cette CMP, le texte retournera à l’Assemblée nationale, où les députés se positionneront à nouveau sur le projet de réforme. Et Stanislas Guerini a confiance en les troupes présidentielles, qui « seront unies pour voter le texte ». Et en cas de fronde de certains députés Renaissance ? « Quand on vote un budget, c’est un moment constitutif de savoir si on est dans la majorité ou dans l’opposition. Le texte sur les retraites est de cette nature-là. C’est un texte pivot », prévient le ministre.
Du côté des Républicains, l’ombre de la dissidence de certains députés, Aurélien Pradié en chef de file, plane sur l’adoption du texte. Seront-ils aussi disciplinés que les députés de la majorité ? « Je ne comprendrais pas qu’une famille politique qui a porté la question du report de l’âge légal de départ à la retraite années après années ne mette pas en cohérence leurs actes parlementaires avec leur discours politique », considère Stanislas Guerini, qui martèle que « notre objectif, depuis le début, est de faire adopter ce texte sans 49.3 ».
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« Nous sommes un gouvernement de dialogue social »
Mardi 7 mars, les manifestations contre la réforme des retraites ont rassemblé dans les rues entre 1,28 et 3,5 millions de personnes : une « mobilisation historique » pour les syndicats. « Je n’oppose pas les différentes formes de légitimité. On peut manifester son apposition ou sa colère. Il y a aussi la légitimité des parlementaires, qui ont été élus pour appliquer un programme politique », réagit Stanislas Guerini, qui appelle à « respecter les temps démocratiques ». « Il y a eu un temps de dialogue social. Nous sommes aujourd’hui dans le temps parlementaire », ajoute le ministre.
Alors que l’intersyndicale a demandé à Emmanuel Macron de la recevoir pour discuter du projet de réforme, le président de la République n’a pas encore donné suite. Et ce n’est pas forcément son rôle, selon Stanislas Guerini : « Il doit donner le cap et défendre les grands enjeux du pays en France et à l’internationale ». Pour le ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, les interactions avec les partenaires sociaux relèvent plutôt de la compétence des ministres : « Il y a un gouvernement qui est profondément à l’écoute, dans le dialogue social. C’est son rôle. »