Malgré une avancée sur les retraites, avec un retour à la table des discussions avec les partenaires sociaux, « le compte n’y est pas » pour une bonne partie des socialistes, après le discours de politique générale de François Bayrou. Pourtant, « il y avait un accord » avec les ministres, confie le patron des sénateurs PS, Patrick Kanner. Mais le premier ministre s’est montré peu précis, voire maladroit, pour donner le change au PS.
Réforme des retraites : « Emmanuel Macron veut aller jusqu’au bout, bouffi d’orgueil », fustige Laurent Jacobelli (RN)
Publié le
C’est le grand jour. Alors que les motions de censure déposées après l’usage du 49-3 par l’exécutif seront discutées ce lundi après-midi, Laurent Jacobelli (RN) fustige l’attitude d’Emmanuel Macron : « On a tous eu dans les repas de famille, ce gamin de 5 ans qui s’accrochait au jouet qu’il avait cassé. Emmanuel Macron a pondu une réforme immature, illogique, mal fagotée et injuste, et alors que tout le monde lui dit que cette réforme n’est pas bonne, il veut aller jusqu’au bout, bouffi d’orgueil. »
« S’il a un brin de courage, qu’il regarde les Français dans les yeux »
Le député de Moselle estime que le Président de la République « s’est emmuré lui-même dans la forteresse qu’il a construite, avec un gouvernement à la botte et un reniement du Parlement. » Au Sénat, le texte a bien été voté, mais « par des sénateurs LR qui sont plus macronistes que Macron lui-même et qui ont fait, du fait d’aller à la soupe, une sorte de doctrine », lâche Laurent Jacobelli.
Le député RN regrette qu’Emmanuel Macron « évite les Français » pour l’instant : « C’est une réforme majeure, mais le Président est plus prompt à faire des voyages internationaux, à se retrancher derrière des discours parfois insipides. S’il a un brin de courage, qu’il regarde les Français dans les yeux. »
« On est juste là pour dire Mme Borne, faites vos valises, mettez votre réforme des retraites dedans »
Face à cette attitude du chef de l’Etat, Laurent Jacobelli appelle à voter les motions de censure présentées cet après-midi, celle du Rassemblement national, comme la motion transpartisane dont le premier signataire est Charles de Courson (Liot) : « Peu importe laquelle, l’objectif c’est d’en finir avec cette réforme. La motion de censure dit deux choses : le projet de loi on n’en veut pas, Élisabeth Borne c’est fini. Il faut que tous les courageux, les gens de conviction puissent se retrouver en dehors des clivages politiques. On est juste là pour dire Mme Borne, faites vos valises, et dans vos valises, mettez votre réforme des retraites. »
Sur le fait de voter une motion avec la gauche et les députés Liot (centre-droit), Laurent Jacobelli assume : « Et alors ? Nous ne votons pas ensemble, mais contre le gouvernement. Le but ce n’est pas de défendre son petit pré carré, l’idée est de dire non à Mme Borne, non au gouvernement. Il y a un outil qui est la motion de censure, nous la votons. » À l’inverse, d’après le député du RN, « ce qui est grave c’est plutôt qu’eux refusent de voter quoi que ce soit avec le nom du RN, c’est un frein à la démocratie, c’est du sectarisme. »