Réélu à la tête du Sénat, Gérard Larcher se veut le « garant de la différence sénatoriale »

Réélu à la tête du Sénat, Gérard Larcher se veut le « garant de la différence sénatoriale »

Gérard Larcher a été réélu président du Sénat, où il entend défendre les collectivités. Sur la réforme constitutionnelle, il envoie un message à Emmanuel Macron : la réduction du nombre de sénateurs « ne peut pas réduire au quasi silence les territoires à faible démographie ».
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Sans surprise, Gérard Larcher a été réélu président du Sénat, fort de l’appui de la majorité sénatoriale LR et Union centriste. Le sénateur LR des Yvelines a recueilli 223 voix sur 317 suffrages exprimés. Standing-ovation à l’annonce des résultats. Toute la droite et le centre se lèvent, des sénateurs socialistes aussi et même quelques communistes.

Le président du groupe PS, Didier Guillaume, a obtenu 79 voix et la présidente du groupe communiste, Eliane Assassi, 15. On compte 24 votes blancs, 2 nuls. 3 sénateurs n’ont pas pris part au vote. Les 22 sénateurs du groupe La République En Marche ont voté blanc, d’après nos informations.

« Cette élection m’honore et m’oblige »

« Cette élection m’honore et m’oblige » a réagi Gérard Larcher, qui entend faire vivre « le bicamérisme » et protéger « avec fermeté » la séparation des pouvoirs. « Garant de la différence sénatoriale », il entend être à nouveau « le président de toutes les sénatrices et sénateurs. On le dit toujours, moi je souhaite le faire très concrètement ».

En défenseur des collectivités et « de la France du concret, de la proximité, de la vie quotidienne des Français », il souligne que « la vie locale, elle aussi, a ses tendances et ses droits ». La grogne des élus locaux est forte contre l’exécutif et Gérard Larcher aura à cœur de les défendre.

« Ce contre-pouvoir qu’incarne le Sénat, qui n’est jamais un anti-pouvoir »

« C’est ce contre-pouvoir qu’incarne le Sénat, qui n’est jamais un anti-pouvoir, et qui sait s’opposer avec discernement, sans l’excès des postures partisanes, qui n’ont jamais été dans sa nature » souligne Gérard Larcher. Un Sénat qui résiste aux « effets de mode », « qui feraient croire qu’on passe de l’ombre à la lumière, ou de l’ancien monde au nouveau monde ». Il voit le Sénat comme « un stabilisateur institutionnel », pour « éviter les lois de pulsions ».

Alors qu’Emmanuel Macron souhaite réduire le nombre de parlementaires, Gérard Larcher a rappelé qu’il n’y est « a priori pas opposé ». Mais « à une condition : le Sénat devra incarner par sa composition l’équilibre territorial et la diversité, qui cimentent une Nation ». Il souhaite une diminution du nombre de sénateurs proportionnelle à celle des députés, et qui « ne peut pas réduire au quasi silence les territoires à faible démographie ». Et d’ajouter : « Le Sénat comptera dans cette révision constitutionnelle ». Message envoyé à Emmanuel Macron qui aura besoin de voix LR s’il espère faire adopter sa réforme de la Constitution au Parlement et atteindre la majorité des 3/5, indispensable pour modifier la loi fondamentale.

Quelques minutes avant le vote, Jean-Pierre Raffarin, qui n’est plus sénateur depuis ce lundi 2 octobre, saluait le savoir faire du sénateur des Yvelines. Il y a trois ans, il avait tenté de lui contester la présidence du Sénat. En vain. « Gérard Larcher apparaît comme une forme de sécurité dans une situation politique incertaine », « une force plutôt sage », souligne l’ancien premier ministre, « il va jouer un rôle d’équilibre, ce qu’il sait faire à merveille… »

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