Présent lors de la réunion à Bercy hier sur le financement de l’industrie de la défense, le président de la commission des finances de l’Assemblée nationale ne partage pas l’enthousiasme de la plupart des participants. Pour rappel, le ministre de l’économie a annoncé la création d’un nouveau fonds de la Bpifrance pour financer l’industrie de la défense.
Même si le député LFI reconnaît qu’il est « difficile de se dire que l’on est totalement allié avec les Etats-Unis », Éric Coquerel se demande si le réarmement est « nécessaire ». Si le président de la commission des finances soutient le développement et le renforcement de l’indépendance française en matière de défense, ce dernier ne partage pas les mots d’Emmanuel Macron qualifiant la Russie de « menace existentielle ».
LFI refuse de « s’armer en conséquence d’une nouvelle guerre froide »
« Si l’objectif c’est défendre le territoire français, on sera au rendez-vous. […] Je pense que la Russie n’est pas une menace pour le territoire français », juge Éric Coquerel. « Je ne pense pas que la Russie menace Berlin et Paris », continue le député qui reste néanmoins plus vague sur la menace que la Russie peut exercer sur les pays baltes.
Concrètement, l’élu insoumis estime que le réarmement ne doit pas précéder la formation d’un « nouveau bloc économico politique » qui aurait pour objectif de « s’armer en conséquence d’une nouvelle guerre froide ». Par ailleurs, le député de Seine-Saint-Denis regrette que le ministre des Armées ait directement désigné la Russie, l’Iran et la Corée du Nord comme des menaces dans son discours.
Éric Coquerel demande un débat avec vote sur le réarmement
Pour trancher la question des objectifs, et donc du positionnement de la France, Éric Coquerel demande l’organisation d’une concertation. « J’appelle à ce que le gouvernement ne passe pas au-dessus du Parlement », insiste Éric Coquerel favorable à l’organisation d’un débat suivi d’un vote. Pour lui, la France doit défendre une politique de non-alignement guidée par le respect du droit international. « Dans la situation où nous avons Poutine et Trump qui bafouent le droit international, la France doit présenter une autre voie, celle du droit international », défend le président de la commission des finances de l’Assemblée.