Malgré une avancée sur les retraites, avec un retour à la table des discussions avec les partenaires sociaux, « le compte n’y est pas » pour une bonne partie des socialistes, après le discours de politique générale de François Bayrou. Pourtant, « il y avait un accord » avec les ministres, confie le patron des sénateurs PS, Patrick Kanner. Mais le premier ministre s’est montré peu précis, voire maladroit, pour donner le change au PS.
Programmation militaire : le Sénat salue les efforts mais les juge trop tardifs
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Le Sénat a entamé, ce mardi, l’examen de la loi de programmation militaire pour la période 2019-2025, un texte qui prévoit une hausse progressive du budget des Armées, pour qu’il atteigne 2% du PIB en 2025.
Des avions datant de plus de 50 ans
Une hausse budgétaire pour faire face à une urgence, notamment en termes d’équipements. « Certains avions de ravitaillement en vol sont entrés en service en 1964. Qui accepterait de partir en vacances dans un avion de cet âge ? », s’est interrogé Jérôme Pellistrandi, rédacteur en chef de la Revue Défense Nationale. Entre 2019 et 2025, les équipements des 3 armées seront donc renforcés et le budget des opérations extérieures passera de 450 millions d’euros en 2017 à 1,1 milliard d’euros en 2020.
6000 postes créés en 6 ans
Les effectifs seront également renforcés avec la création de 6000 postes sur la période. L’accent est mis sur les services de renseignement et la cyberdéfense avec la création de 3000 postes à temps plein pour ces 2 secteurs . Si on observe la trajectoire de cette hausse d’effectifs, on constate que 4 500 postes ne seront créés qu’à partir de 2023.
La plupart de l’effort budgétaire repoussé après 2022
Cette trajectoire de l’effort budgétaire inquiète la majorité sénatoriale, à l’image de Cédric Perrin, vice-président de la commission des Affaires étrangères et de la Défense : « Les efforts les plus importants seront à faire une fois le nouveau président de la République élu en 2022 [...] Nous sommes extrêmement inquiets parce que ce sera compliqué », a estimé Cédric Perrin, sur le plateau de Sénat 360.
Le Sénat veut protéger l’immobilier des Armées
Les sénateurs estiment que cette loi de programmation ne prévoit pas d’amélioration du logement des militaires, certaines casernes datent de plus d’un siècle. La commission a prévu que la décote « Duflot » - qui permet à l’Etat de vendre des bâtiments sous le prix du marché s’ils sont convertis en logements sociaux - ne serait applicable aux ventes des immeubles des armées que si 100 % des logements sociaux étaient réservés aux militaires. « Quand le ministère des Armées vend moins cher ses immeubles pour en faire des logements sociaux, cela doit être pour loger des militaires, et pas pour satisfaire la maire de Paris. » a affirmé Christian Cambon, président de la Commission des Affaires étrangères et de la Défense, en faisant référence à la vente de l’îlot Saint-Germain. Une partie de cet immeuble militaire, a été achetée par la Ville de Paris à un prix nettement inférieur au marché, pour construire logements sociaux.
Un contrôle renforcé du Parlement
Le Sénat veut également renforcer le contrôle du Parlement sur l’exécution de cette loi de programmation et sur les services de renseignement. Durant le débat, Christian Cambon a voulu rassurer Florence Parly, la ministre des Armées, sur ce contrôle renforcé : « comme le disait mon illustre prédécesseur Georges Clémenceau, le contrôle parlementaire est indispensable au succès militaire du gouvernement. »